Le collectif d’entreprises agroalimentaires En Vérité devrait rencontrer la semaine prochaine la nouvelle secrétaire d’État à la Consommation, Laurence Garnier. Il compte lui présenter sa nouvelle proposition d’étiquetage pour informer le consommateur. Ce collectif avait déjà été à la source du logo Origin’info, fortement soutenu par la précédente ministre de la Consommation, Olivia Grégoire.
Etiquetage unique
Cette fois, l’ambition du collectif En Vérité est de regrouper toutes les informations dans un même endroit : nutritionnelle (Nutri-Score), environnementale (Planet-Score et le score environnemental du gouvernement), et celles sur l’origine (Origin’info). Tant qu’à faire, c’est aussi ici que pourraient prendre place les informations sur la transparence des modes de production, comme le logo sur le commerce équitable, sur l’utilisation des phytosanitaires, etc. C’est aussi ici que pourrait être notifiée la présence d’aliments ultra-transformés.
Le collectif, avec l'institut Appinio, a déjà fait des tests auprès d’un millier de consommateurs en septembre 2024. Il en ressort que la crainte d’une confusion devant un tel placard de logos n’a pas lieu d’être. Au contraire, 70 % des répondants trouvent que cette présentation est plus claire et simplifie le choix. Sabine Bonnot, cofondatrice du Planet-Score, a mené des études similaires : « Je suis formelle ; les consommateurs ne font pas la confusion entre les différents logos. »

Effet sur le marché
L’étude a ensuite testé les intentions d’achat selon le niveau d’information fournie pour trois types de produits de grande consommation, les pâtes à tartiner, les sauces bolognaises et les alternatives végétales à la viande. Sans information, le leader naturel du marché écrase tout sur son passage : par exemple, 60 % d’intentions d’achat pour la pâte à tartiner la plus célèbre. Quand l’information complète est donnée, à travers un affichage intégral harmonisé, le marché se rééquilibre. Le leader passe de 60 % à 30 % d’intentions d’achat et une marque peu visible mais avec de bon score passe de 2,3 % à 43 % d’intentions d’achat.
« Au-delà de l’enjeu du business, c’est surtout un levier pour regagner la confiance des consommateurs, en améliorant la qualité nutritionnelle de l’alimentation et son impact environnemental, tout en soutenant les agriculteurs », argumente David Garbous, le président du collectif, pendant la présentation de cette étude, le mardi 8 octobre 2024 à Paris. Audrey Jagot, sociétaire de C’est qui le patron ?, apporte de l’eau à son moulin : « En novembre 2022, nous avons augmenté de quinze centimes le prix de la brique bleue de lait, notre produit phare. Les producteurs eux-mêmes craignaient un départ des acheteurs. Mais non, cette brique continue d’être la plus vendue. Les autres laits affichant la même promesse de transparence s’en sortent bien aussi. »
Le collectif En Vérité fédère une grosse cinquantaine d’entreprises françaises de taille moyenne comme D’Aucy, Vrai, Les 2 vaches, etc. Depuis mai 2024, le seul distributeur à avoir rejoint le collectif est Biocoop.