Le fonctionnement du logo d’Origin’Info a été dévoilé vendredi dans le quotidien Le Parisien par la ministre de la Consommation, Olivia Grégoire. Origin’Info est la marque que le gouvernement veut faire apposer sur les produits alimentaires transformés. Elle doit indiquer clairement aux consommateurs de quels pays proviennent les principaux composants des plats vendus dans les surfaces commerciales.

Produits primaires

Bleu ou noir, très neutre, il pourra être apposé directement sur les emballages, et mentionnera les trois principales matières agricoles du produit et leurs pays d’origine. Sur une photo d’illustration représentant un plat de pâtes à la bolognaise, on lit ainsi « Blé France », « Tomates Italie » et « Bœuf France ». Les indications supranationales, de type UE ou non-UE, ne sont pas acceptées.

Ce ne sont pas les ingrédients qui seront indiqués, mais les produits primaires. Le logo indiquera donc l’origine du blé et pas de la farine qui en est issue. Deux autres indications pourront compléter le premier logo : une mention du lieu de transformation du produit, et un graphique symbolisant la part de chaque pays dans la composition.

Adopter ce logo reposera uniquement sur le volontariat des marques. Il ne sera pas obligatoire. Les industriels volontaires signeront une charte pour avoir le droit de l’apposer. Mais les entreprises signataires pourront aussi fournir l’information par la voie d’un code QR sur les emballages.

Le ministère de la Consommation estime qu’il donne ainsi une flexibilité aux industriels pour tenir compte des variations saisonnières d’approvisionnement sans avoir à changer fréquemment leurs emballages. Les informations Origin’Info pourront aussi figurer sur les étiquettes électroniques en rayon, et sur les sites de drive des enseignes.

Avant la fin de l’année

Quatre-vingts entreprises ont déjà signé la charte Origin’Info, a annoncé le ministère de l’Économie ce samedi 25 mai 2024. Parmi elles, Fleury Michon, Bonduelle, D’Aucy, Lesieur, Panzani ou Saint-Mamet, et la plupart des grands distributeurs. Entre l’été et la fin d’année, plus de dix mille références pourraient être concernées, selon le ministère.

L’essentiel des premiers signataires se trouve parmi les adhérents du collectif d’industriels En vérité, qui milite depuis 2019 pour un tel logo. Si la majorité est des PME, on trouve des grandes marques comme Bonduelle, D’Aucy, Paysan breton, Panzani, Le Gaulois, Lesieur… Parmi la liste des distributeurs transmise par le ministère de l’Économie, Aldi manque à l’appel et Auchan, signataire, n’appliquera le dispositif qu’en 2025.

« Cette démarche permettra également de lutter contre certaines pratiques trompeuses, préjudiciables aux agriculteurs, comme l’usage parfois abusif du drapeau français (alors qu’aucun ingrédient du produit ne vient de France). L’information désormais apportée par Origin’Info est neutre et factuelle, et vient compléter l’utilisation des sigles et logos d’origine reconnus », se félicitent Olivia Grégoire et le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.