Prise en main Kuhn Performer, un outil complet et fini
Composé de disques et de dents, l’outil du constructeur alsacien nécessite de la puissance mais nous a permis de réaliser un mélange important et un lit de semences en un passage.
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C’est la première fois que nous testons un outil de type « one-pass finisher », c’est-à-dire un déchaumeur composé de disques et de dents, étudié pour tout faire en un passage. Nous avons pu nous faire une idée de ce type machine en utilisant le Performer 4000 de Kuhn sur un peu plus de 20 hectares.
Le souci du détail
Le Performer est un peu un hybride des différents déchaumeurs de la marque. Il est doté d’une double rangée de disques indépendants issus de l’Optimer + et de quatre rangées de dents héritées du Cultimer. Ces dernières sont équipées de série avec une sécurité non-stop hydraulique. L’outil se termine par une rangée de disques niveleurs et un rouleau billonneur. Le tout engendre une machine assez longue. D’une largeur de 4 m, cet outil est massif, voire impressionnant avec 6,9 t sur la balance. Nous avons travaillé en Champagne, dans une parcelle plutôt colorée pour le secteur. Un premier déchaumage avait été réalisé auparavant.
Autant le dire d’emblée, cette machine est haut de gamme, son prix pourra d’ailleurs en refroidir plus d’un avec près de 19 500 € du mètre au catalogue. Le Performer possède une belle finition. La tête d’attelage, assez massive, est compatible avec un relevage en catégorie III et IV. Le timon possède un magasin pour les différents flexibles. Les prises hydrauliques bénéficient d’une bonne poignée et d’un code couleur. D’autres détails, comme un revêtement antidérapant sur le rouleau pour accéder aux réglages en sécurité, sont appréciables.
Facile à régler
Tous les réglages du Performer sont hydrauliques. Pour éviter l’embouteillage au niveau des branchements, cet outil possède son propre boîtier. Il pilote des électrovannes qui affectent ensuite le flux d’huile sur la fonction sélectionnée. Cette solution permet à la machine de fonctionner avec seulement trois distributeurs. Ainsi, presque tout se règle depuis la cabine. Nous ajustons la profondeur des disques de déchaumage ainsi que la rangée de disques niveleurs sans cales. Des réglettes placées sur le côté de l’outil et bien visibles nous indiquent les réglages choisis.
La profondeur des dents est ajustée avec le timon et le rouleau arrière. Il est important de faire travailler la machine le plus parallèlement au sol possible. Pour le timon, un système de tirette vient stopper la course du vérin alors que des cales sont placées sur les tiges des vérins pour ajuster le rouleau. Ces dernières restent en permanence sur un axe autour du vérin et possèdent des repères de couleur. Les réglages nous ont semblé à la fois rapides et ergonomiques. Les possibilités de cette machine sont vastes. Nous pouvons, par exemple, ne pas faire travailler les disques ou les dents. Au maximum, les disques peuvent intervenir jusqu’à une dizaine de centimètres et les dents jusqu’à 35 cm.
Gourmand en puissance
Nous décidons de travailler avec les disques et les dents, et de planter ces dernières entre 20 et 25 cm. Du coup, il n’y a pas de miracle, l’outil est tirant. Pourtant, nous ne sommes pas à la limite de la machine, qui possède un débattement d’un mètre sous châssis au niveau des dents, mais les 350 chevaux attelés devant sont déjà largement occupés. Il faudra donc se munir d’une grosse écurie pour exploiter les capacités. Nous l’avons également essayé brièvement dans les terres de craie, où « seulement » 250 ch ont, cette fois, été nécessaires. Dès les premiers tours, l’attelage sur les bras du tracteur nous offre un rayon de braquage très faible. Cependant, en fin de chantier, la longueur de la machine ne facilite pas la réalisation des fourrières. Avec cette profondeur, les disques niveleurs montrent leur importance pour constituer un rendu plat. Le rouleau casse les mottes et assure un bon rappui. L’alliance des disques et des dents offre un bon mélange sur une grande profondeur. Les dents, réparties sur quatre rangées sont bien espacées et évitent tout bourrage. Après 20 hectares, nous sommes satisfaits du travail réalisé, mais avant d’investir dans un tel engin, il faut se poser la question de sa rentabilité par rapport à deux passages successifs avec des disques puis des dents.
Pierre Peeters
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