Les fortes températures et la sécheresse ont eu un lourd impact sur la filière laitière française en 2022, en particulier concernant la collecte. En cumul de janvier à fin novembre, les livraisons aux laiteries se replient de 1 % par rapport à la même période en 2021. Pour la fin d’année 2022, elles pourraient toutefois se redresser, à la faveur d’une bonne pousse de l’herbe automnale.

Le prix du lait remonte
Du côté de la paie de lait, une embellie est observée. En septembre 2022, le prix du lait conventionnel standard (38/32) s’élevait à 439,4 €/1000 l, en hausse de 80,70 € par rapport à 2021. Il en découle une progression de l’indice MILC (Marge Ipampa sur coût total indicé). Reste que le prix français du lait est à la traîne par rapport à celui de nos voisins européens.
Cet indice MILC s’établissait à 172 points en septembre 2022, soit 47 points de plus sur un an. Le poids des charges est croissant. Sur l’Ipampa lait de vache, tous les postes flambent : l’alimentation (+ 37 points en octobre 2022, par rapport à 2021), les engrais (+ 73 points) ou encore l’énergie (+42 points).
Marchés en berne
S’agissant des produits industriels, après avoir résisté une bonne partie de l’année, le cours européen du beurre s’est replié en novembre. Il s'affichait à 6 555 €/t en semaine 45 (du 7 au 13 novembre), en recul de 756 € sur deux mois. La même tendance est observée sur la poudre maigre, dont le cours européen s’est replié de 516 € sur le même pas de temps.
D’après FranceAgriMer, la reprise de la production laitière aux États-Unis et en Europe en septembre a pu jouer en défaveur des prix, ainsi que la moindre demande chinoise. Cette moins bonne tenue des marchés laitiers pourrait se répercuter sur le prix du lait dans les prochains mois.
Une balance commerciale qui se dégrade
À l’échelle française, en cumul de janvier à septembre 2022, les fabrications de crème et de laits infantiles en poudre ont progressé de 3 % sur un an. Celles de fromages et de beurre reculent de 1 %. La baisse est plus marquée pour les yaourts (-2 %) et les laits conditionnés (-3 %). Dans la grande distribution, les ventes de desserts frais, de fromages en libre-service et de crème progressent, alors que celles de beurre et de lait conditionné décrochent fortement.
Sur le volet des échanges extérieurs, sur 9 mois, l’excédent commercial français en produits laitiers a reculé de 16% par rapport à la même période en 2021, pour s’établir à + 2,07 milliards d’euros. D’après l’Institut de l’élevage, la hausse de l’excédent sur les ingrédients secs ne compense que partiellement l’érosion du commerce des fromages et du beurre.