Accusé à plusieurs reprises d’implication dans la déforestation en Amazonie, le groupe brésilien JBS, numéro un mondial de la viande, a annoncé, le mercredi 23 septembre 2020, un plan visant à assurer d’ici à 2025 qu’aucune tête de bétail abattue par ses soins ne sera issue de terres déboisées.

 

L’entreprise a également créé un fonds pour contribuer à la préservation de la forêt tropicale, avec un apport de 250 millions de réaux (environ 45 millions de dollars) et l’objectif d’atteindre un milliard de réaux grâce à des dons. « Nous assumons nos obligations de mettre en œuvre les transformations nécessaires de notre chaîne de fournisseurs », a expliqué Gilberto Tomazoni, PDG de JBS, lors d’une conférence de presse.

 

« Nous voulons aussi aller au-delà de nos obligations, en investissant dans le soutien d’initiatives ayant un impact positif sur l’Amazonie et les gens qui y vivent, parce que nous savons l’importance de la forêt tropicale face au réchauffement de la planète », a-t-il poursuivi.

Mieux tracer la provenance des bovins

JBS a été accusé plusieurs fois récemment de « blanchiment de bétail ». Cette pratique qui consiste à transférer des bovins d’une ferme dont la viande ne peut être exportée en raison de la déforestation illégale sur ses terres, vers une autre « propre », non frappée par ces interdits. L’entreprise assure qu’aucun de ses fournisseurs directs n’élève des bovins sur des terres issues de la déforestation, mais admet avoir plus de mal à contrôler la traçabilité de fournisseurs indirects.

 

Le plan annoncé mercredi est basé sur une « plateforme verte » digitale sur laquelle tout fournisseur de JBS devra fournir des informations détaillées sur chaque tête de bétail d’ici à 2025. Toutes ces informations seront rendues publiques, a précisé JBS, qui exporte de la viande dans le monde entier.

Une pression grandissante pour freiner la déforestation

En juillet, le fonds d’investissement nordique Nordea Asset Management a annoncé avoir exclu de ses portefeuilles les actions de JBS, au lendemain de nouvelles accusations de « blanchiment de bétail ». Le Brésil subit une pression de plus en plus forte pour freiner la déforestation en Amazonie, qui a augmenté de 85 % sur un an en 2019, première année de mandat du président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

 

Sur les huit premiers mois de 2020, la surface déboisée n’a baissé que de 5 % par rapport à la même période de l’année dernière, et les feux de forêt continuent de faire rage, en Amazonie et au Pantanal. Plusieurs pays européens, dont la France, ont menacé de ne pas ratifier l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur, dont le Brésil est un des membres, à cause de la déforestation.

 

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