Valorisation « Pionnier du miscanthus bio »
Jean-Jacques Pinguet a implanté 5 hectares de cette grande herbacée vivace qu’il valorise de plusieurs façons.
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Converti en 2008 au bio, Jean-Jacques Pinguet cultive 70 hectares à Conteville (Seine-Maritime). Il élevait alors sur l’exploitation des vaches de race normande. Cela explique qu'il se soit lancé dans le miscanthus il y a 10 ans. Il a notamment valorisé cette plante en litière durant plusieurs années (voir encadré). En effet, comme le rappelle la chambre d’agriculture, c’est économiquement plus intéressant que l’achat de paille. Le miscanthus est aussi plus absorbant, nécessite moins de charge de travail au quotidien et évite l’apparition de problèmes sanitaires (moins de mammites et de cellules). « En quatre années de paillage je n’ai jamais eu d’incidents à déplorer », insiste l’agriculteur.
La préparation de sol et le désherbage demeurent les deux étapes clefs qui conditionnent la réussite de la culture qui ensuite restera en place pour 20-25 ans. La préparation s’apparente à celle des autres cultures de printemps. Elle doit intervenir sur sol bien ressuyé. Le labour qui précède sera suivi d’un affinement à la herse rotative. Attention car le miscanthus n’apprécie pas les sols hydromorphes superficiels ou calcaires et a besoin d’au moins 60 cm de profondeur.
Une planteuse de type maraîchage permet d’installer 20 000 rhizomes l'hectare de Miscanthus giganteus. Ces derniers sont espacés de 50 cm sur le rang et de 90 cm entre rangs. Puis, un passage de rouleau permet d’avoir un bon contact avec le sol et évite que les rhizomes ne dessèchent. Pour la location de la planteuse, le travail du sol, l’acheminement des big-bags contenant les rhizomes, il faut compter en moyenne 3 200 €/ha. Ensuite, la levée s’échelonne entre trois semaines et trois mois après plantation.
Désherbage mécanique
Côté désherbage, dans l’idéal, il est nécessaire après labour d’effectuer deux à trois faux-semis pour que la parcelle soit la plus propre possible. Post-plantation, la herse étrille est passée tous les 10 à 15 jours selon les levées d’adventices (stade « fil blanc ») et les conditions météorologiques. Puis quand les rangs sont formés, c’est la bineuse qui prend le relais. Deux à trois passages au moins sont nécessaires. « Je n’ai pas suffisamment travaillé ma seconde parcelle et elle s’est beaucoup salie. De plus, comme il y avait beaucoup moins de matériel disponible à l'époque, j’avais bricolé un outil mais j’ai déchaussé et perdu quelques pieds avec ! », précise Jean-Jacques Pinguet.
La première année, la culture doit être broyée et laissée au sol pour créer un mulch. « Si la récolte intervient souvent à partir de la deuxième année, ici il a fallu attendre la troisième pour une de mes parcelles », souligne l’exploitant. Cette étape a lieu au printemps quand le miscanthus est sec (15-20 % d’humidité) avec une ensileuse classique (coût de 300 € HT/ha). Des apports de fond peuvent avoir lieu tous les 3 à 4 ans après récolte mais Jean-Jacques Pinguet de son côté n'apporte pas d’engrais.
Et contrairement à ce qui se dit, Jean-Jacques Pinguet précise que les racines de cette variété ne sont pas invasives et que le cas échéant, elle est facile à détruire. C’est aussi une plante qui permet de fixer beaucoup de carbone.
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