« En avril 2024, le repli des prix à la production de l’ensemble des produits agricoles amorcé au printemps 2023 se poursuit », baissant de 6,4 % sur un an, observe Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, dans sa note d’Infos rapides publiée le 31 mai 2024. Ce repli est toutefois moins marqué qu’en mars (–8,7 %) et les prix demeurent supérieurs à la moyenne des quatre dernières années (+5,4 %).
En parallèle, les prix à la consommation des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées ralentissent sur un an, avec +1,1 % en avril contre +1,6 % en mars. Parmi les grandes familles de produits, les prix de la viande ovine et des huiles et graisses accélèrent (respectivement +2,8 % et +3,2 % en avril).
Les prix des céréales et oléagineux toujours à la baisse
« Après l’inflexion à la hausse en mars, les prix des céréales accélèrent en avril (+7 %, après “1,1” en mars) dans un contexte d’intensification des frappes russes sur les infrastructures énergétiques et portuaires ukrainiennes et d’inquiétudes liées aux conditions météorologiques, notamment en France », explique Agreste.
En revanche, ils poursuivent leur baisse sur un an. Ils chutent de 18,8 % en avril mais de façon moins prononcée qu’en mars (–28,8 %). Il en est de même pour les prix des oléagineux qui reculent de 2 % entre avril 2023 et avril 2024, après une chute de 10,9 % le mois précédent. Les cours du colza se sont notamment redressés, « en lien avec la hausse de ceux du canola, des huiles et du pétrole ».
La viande ovine fait exception
Les prix à la production du bétail restent en retrait en avril 2024. Ils se rétractent de 4,2 % sur un an (–4,8 % en mars) tout en demeurant élevés en raison d’une offre toujours limitée. « Seuls les cours des ovins augmentent dans le contexte d’une demande portée par la fête de la fin du Ramadan », souligne le ministère. Ils progressent de 12,9 % en glissement annuel.
Dans un contexte de rebond de la collecte en février et en mars, les prix du lait de vache se replient de 2,3 % entre avril 2023 et avril 2024, après une baisse de 4,2 % en mars. Ils sont cependant nettement supérieurs aux prix moyens des quatre dernières années, en lien avec des disponibilités laitières réduites.
Dans le même temps, les prix des œufs se maintiennent à des niveaux nettement en deçà de ceux de 2023, « signe de la détente des prix des aliments et d’une offre plus abondante ».
Les prix des fruits et légumes à rebours
Toujours en avril, les prix de la totalité des fruits frais progressent de 4,5 % sur un an et de 10,3 % par rapport à la moyenne des prix de 2020 à 2023. « Ces augmentations sont portées par la bonne tenue des prix des kiwis et des fraises. Les prix des fraises bénéficient d’une demande qui, bien que modérée, est supérieure à l’offre », justifie Agreste.
A contrario, les prix des légumes frais chutent de 12,6 % en glissement annuel. Selon le ministère, le recul sur un an des cours des tomates (–11,6 %) et des salades (–4,8 %) fait plus que compenser la hausse des cours des endives (+23,9 %), des asperges (+11,3 %) et des concombres (+4 %). La demande en tomates reste freinée par la fraîcheur des températures alors que la production augmente.