« En mars 2024, le repli des prix à la production de l’ensemble des produits agricoles amorcé au printemps 2023 se poursuit », avec une baisse de 8,6 % sur un an. C’est ce que rapporte Agreste, le service de la statistique du ministère de l’agriculture, dans sa note d’Infos publiée le 30 avril 2024. Ce repli est moins marqué qu’en février (–10,2 %).

Les cours des céréales et oléagineux chutent de nouveau

Les prix des céréales ont eu beau augmenter entre février et mars 2024 (+1,1 %), ils restent nettement orientés à la baisse sur un an. Ils dégringolent de 28,9 % en mars, après une chute de 32,5 % en février.

Les prix des oléagineux suivent ceux des céréales et reculent de 10,9 % sur un an. La baisse reste moins prononcée qu’en février (–25,4 %), « les cours du colza ayant notamment rebondi en mars, en lien avec la hausse des cours du canola, de l’huile de palme et du soja », précise Agreste.

La hausse des cours du pétrole contribue aussi à rendre les oléagineux plus intéressants pour la filière des biocarburants.

La viande ovine échappe à la baisse

Les prix à la production du bétail restent orientés à la baisse en mars 2024. Ils reculent de 4,8 % sur un an (–4,3 % en février). « Malgré des disponibilités limitées, le ralentissement de la consommation des ménages du fait des tensions sur le pouvoir d’achat pèse sur les prix, explique le ministère. Seuls les cours des ovins restent fermes », du fait de l’approche des fêtes de Pâques et de la fin du Ramadan. Ils bondissent de 11,7 %.

Malgré une collecte en baisse, le prix du lait de vache continue de baisser sur un an : de 4,4 % en mars, après un repli de 5,4 % en février. Ils restent cependant supérieurs aux prix moyens de ces quatre dernières années.

« Les prix des œufs sont nettement en deçà de ceux de 2023, signe de la détente des prix des aliments et du retour de l’offre », indique Agreste.

Les prix des fruits et légumes frais restent fermes

Toujours sur la période, les prix de la totalité des fruits frais sont supérieurs de 4,4 % sur un an et de 11,4 % par rapport à la moyenne des prix de 2020-2023. Selon Agreste, ces augmentations sont portées par la bonne tenue des cours des poires, des kiwis et des fraises. « En début de campagne, les prix des fraises bénéficient d’apports encore limités sur les marchés face à une demande bien orientée. »

À l’inverse, les prix des légumes frais baissent de 14 % sur un an, après le pic enregistré en mars 2023. La hausse des cours des endives (+14,6 %), asperges (+4,6 %) et tomates (+2 %) est plus que compensée par le fort recul des prix des légumes d’hiver sur un an (–37,7 % pour les poireaux et –28,4 % pour les choux) et des salades (–19,8 %).

« La douceur des températures favorise les rendements, mais freine la demande pour certains légumes », constate le ministère. Finalement, les prix restent supérieurs de 8 % aux prix moyens des quatre dernières années.