En 2024, sur la zone Uniporc, l’activité des abattoirs a reculé de 0,4 % par rapport à 2023, s’établissant à 18,3 millions de porcs. « Cette diminution des volumes a toutefois été compensée par une évolution positive du poids moyen des carcasses, en hausse de 800 grammes », a indiqué Pascal Le Duot, directeur d’Uniporc et du Marché du porc français (MPF) lors des assemblées générales le 19 juin 2025 à Ploufragan (Côtes-d’Armor). Ainsi, le tonnage total de viande produite progresse d’environ 0,4 %.

Ajustement de la grille de prix

Pour accompagner la tendance à la production de porcs plus lourds, Uniporc a ajusté sa grille depuis le 1er juillet 2024, décalant les gammes de poids de 3 kg vers le haut. Le cœur de gamme s’étend de 90 à 102 kg (poids chaud) contre 87 à 99 kg auparavant afin de recentrer la gamme autour de 96 kg qui correspond au poids moyen actuel des animaux abattus.

L’alourdissement des carcasses est perceptible depuis plusieurs années dans les élevages, résultat des progrès en génétique, en alimentation et en santé animale. « Avec des marges faibles, les éleveurs ont intérêt à augmenter le poids de leurs animaux pour produire plus de kilos par truie et ainsi diluer les charges fixes », a souligné Carole Joliff, éleveuse, représentant la Fédération nationale porcine (FNP).

Réfléchir aux débouchés

Au niveau de l’aval, les conséquences de cette évolution varient selon la destination des produits. « Pour la salaison, une carcasse plus grasse est un atout, a expliqué Christiane Lambert, présidente de la Fédération des entreprises de charcuterie traiteur (Fict). En revanche, pour la viande fraîche, il faut couper des côtes plus fines pour avoir le même poids dans la barquette, ce qui peut rendre le produit plus sec et moins savoureux. »

« Il faut s’adapter aux besoins des bouchers, charcutiers et attentes des clients finaux, poursuit-elle. 79 % des produits sont vendus en libre-service, où l’aspect visuel est primordial, car il n’y a plus le conseil du boucher. » La présidente de la Fict s’interroge aussi sur l’impact de l’alourdissement sur l’odeur des porcs mâles entiers.