Le prix de base au Marché du porc breton (MPB) a augmenté de 3,2 centimes la semaine dernière. Mais « dans un contexte d’offre saisonnière en baisse, les trois dernières séances se sont déroulées, en partie, en mode de vente obligatoire », soulignent les organisateurs du cadran de Plérin dans leur note hebdomadaire d’analyse du marché, diffusée ce lundi 24 juin 2024.
Les abattoirs assurent leur approvisionnement
Les vendeurs ont eu beau réaliser des invendus, « les acheteurs ont enchéri au niveau de la vente obligatoire (impossible pour les vendeurs de refuser la vente) pour s’assurer d’une partie de leur approvisionnement. Jeudi dernier, la vente obligatoire n’est intervenue qu’aux deux tiers de la séance, ce qui a limité la hausse à 2,3 centimes. »
Sur le front de l’offre, les poids de carcasse ont reculé de 223 grammes la semaine dernière sur la zone Uniporc. Ils s’affichent à 95,96 kg. Les « abattages n’ont atteint que 348 373 porcs. Pour comparaison, l’année dernière à la même semaine, l’activité était du même niveau, […] mais les températures […] de juin 2023 étaient bien plus élevées que celles de cette année où la croissance des porcs reste bonne. »
Le MPB s’interroge aussi sur la capacité des prix du porc à augmenter dans le nord de l’Europe « alors que les congés d’été vont bientôt débuter associés à la fermeture des collectivités et de certaines entreprises. […] La propagation de la peste porcine africaine en Allemagne et en Italie désorganise les marchés. »
La menace de droits de douane supplémentaire en Chine
Les perspectives de « guerre commerciale entre l’Union européenne et la Chine pourraient être lourdes de conséquences pour toute la filière porcine de l’Union européenne, ajoute le MPB. La demande sur le marché intracommunautaire peine à s’animer et c’est le niveau bas des offres qui assure la stabilité ou les timides hausses des prix du porc. »
Le retour de la peste porcine africaine en Allemagne pèse aussi sur les affaires même s’il n’y a pas de restrictions supplémentaires de la part des pays importateurs, observe le MPB. La vraie source d’inquiétude est la perspective d’une guerre commerciale entre le Chine et l’Union européenne avec des hausses de droits de douane. « Les conséquences rejailliraient sur l’ensemble des bassins de production avec un risque de volume de viande supplémentaire sur le marché européen. »
Les cours reconduits en Allemagne
En Allemagne, les prix ont été reconduits pour la seizième semaine consécutive à 2,20 €/kg. Les offres sont peu élevées et les poids de carcasse en baisse. « La semaine écoulée n’a pas vu d’amélioration du commerce en raison d’une météo maussade qui n’invite pas à la consommation de produits à griller et la tenue de l’Euro 2024 ne déclenche pas pour le moment un surplus de commandes », souligne le MPB.
En Espagne, les cours ont progressé de 1,5 centime par kilo vif la semaine dernière pour atteindre 1,833 €/kg. L’offre reste inférieure à la demande, alors que les poids de carcasse sont supérieurs de 1 kg à ceux de l’an passé et « poursuivent leur repli saisonnier, aidés en cela par les températures qui augmentent notamment dans le sud du pays ».
L’Espagne est le premier exportateur européen de viande porcine et la Chine son principal client. Madrid « a appelé à des négociations pour tenter d’échapper aux droits de douane sur ses exportations […], rapporte le MPB. La Chine a représenté 20 % des exportations espagnoles en 2023 […]. Les exportations des sous-produits et leur valorisation sont cruciales car elles trouvent peu de débouchés en dehors des pays asiatiques. »