Les prix sur les foires de printemps ont tendance à se maintenir en 2024. Ils s’affichent autour de 2,80 €/kg vif pour les poulains et autour de 3 €/kg pour les juments. Comme d’habitude, l’affluence est plus faible que celle des foires d’automne. « C’est un problème pour l’organisation de notre filière », indique Guy Arestier, président d’Interbev Équins.
« Améliorer la régularité des approvisionnements »
« Alors que les abattoirs ferment, il faudrait améliorer la régularité des approvisionnements et donc répartir davantage les saillies au cours l’année, poursuit-il. La politique de sélection privilégie par ailleurs trop le squelette. Les modèles osseux ne sont pas adaptés aux besoins des bouchers et de la distribution. »
Nos poulains prennent donc encore massivement le chemin de l’exportation. Et les boucheries traditionnelles françaises aussi bien que les grandes surfaces se tournent vers les produits d’importation. Les premières commercialisent respectivement 55 % de la viande consommée en France, les secondes 45 %.
En partie en provenance de l’Amérique latine, les carcasses importées ou pièces plus légères sont plus faciles à découper et d’un prix plus abordable. La possibilité d’un approvisionnement régulier est un atout, même si le bilan carbone de cette viande est très mauvais.
« Garantir des prix »
La situation pourrait pourtant évoluer car « les bouchers ont du mal à trouver des produits d’importation, souligne Guy Arestier. Et les éleveurs français sont capables de produire des poulains de 24 mois. »
Élevés en partie au pâturage, ces animaux correspondent à la demande des consommateurs. « Des outils ont été mis en place au travers de la loi Egalim, poursuit-il. Les distributeurs français doivent pouvoir s’engager avec la production pour garantir des prix aux éleveurs. »
La viande de cheval conserve des adeptes. 5 % des foyers français, selon le panel Kantar en 2023, consomment cette viande. Ils seraient probablement davantage, si le produit était « plus visible » dans les rayons.