« Depuis l’automne 2023, le marché du beurre s’est tendu, faute de disponibilités dans les grands bassins laitiers, observe Gérard You, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage. Actuellement, la demande est plus forte sur la matière grasse que sur la protéine laitière. De fait, les cours du beurre européen et mondial augmentent. Ils devraient continuer à progresser dans les prochains mois. »

Un équilibre de marché favorable aux filières

« Résultat, le prix du lait pourrait redevenir haussier. Avec ces faibles disponibilités, un équilibre se crée entre offre et demande, ce qui est favorable aux filières et aux producteurs. L’ingrédient gras est recherché et peu échangé. C’est particulièrement vrai en France. Le pays n’est plus autosuffisant en matière grasse et importe beaucoup de beurre. 2024 perpétue la tendance observée en 2023, avec des disponibilités insuffisantes face à une demande internationale croissante (1 million de tonnes échangées en 2023). »

« De manière générale, les échanges internationaux de matière grasse (beurre et crème) sont peu développés car les grands pays producteurs sont aussi de grands pays consommateurs, insiste Gérard You. Par exemple, les États-Unis ont connu une forte demande intérieure en 2023. Cette tendance est intéressante car historiquement, jusqu’aux années 2000 la matière grasse était en surplus en Europe et teintée d’une image négative. Des études ont contrecarré cette croyance, montrant qu’elle est bonne pour la santé. »