Estimée autour de 33 000 tonnes, la production de cerises sur la campagne de 2025 serait en légère hausse (+5 %) par rapport à 2024. « C’est un fruit fragile, donc sujet à des variations de prévisions de récolte, mais nous sommes plutôt optimistes pour la suite de la campagne », indique Alexandra Lacoste, directrice de l’AOP Cerise de France (1), le 26 juin 2025.
La production représenterait 80 % du potentiel national, les 20 % manquants s’expliquant principalement par des chutes physiologiques dues aux conditions météorologiques (pluies, vents violents) autour de la floraison dans certains secteurs, et des pluies localisées en début de campagne.
Restructuration des vergers
« En raison de ces phénomènes assez fréquents, les vergers étaient traditionnellement dispersés sur des petites parcelles afin de répartir les risques, poursuit Alexandra Lacoste. Mais de nouveaux facteurs poussent à la restructuration, en particulier la lutte contre Drosophila suzukii. L’installation de filets anti-insectes, efficaces mais très coûteux, est mieux rentabilisée sur de grandes parcelles. Celles-ci facilitent aussi la lutte chimique avec des molécules de contact impliquant des passages fréquents. »
Alors que le temps estival favorise la consommation de cerises, les problèmes ne se trouvent pas du côté de la commercialisation. « Le produit plaît et il y a une demande de l’aval : notre principal souci est notre capacité à produire », reprend la directrice de l’AOP.
De 40 000 à 50 000 €/ha pour les filets
Au 19 juin, les prix moyens à la consommation en GMS s’établissaient à 8,70 €/kg pour le vrac et 9,52 €/kg pour la barquette (TTC). « Ces prix paraissent corrects mais la marge peut être très réduite pour les producteurs dont les charges ont flambé depuis quelques années, souligne Alexandra Lacoste. En particulier, la lutte contre Drosophila suzukii, notre souci numéro 1, est très coûteuse. Pour l’instant, la solution la plus efficace est le filet, dont l’installation sur un verger existant coûte de 40 000 à 50 000 €/ha. »
Pour financer ces projets, « l’enveloppe de France Agrimer en 2024 n’a pas été reconduite, et seules quelques Régions aident cet investissement. Il y a aussi un besoin de réinvestir dans les plantations : nous sommes à 2 % de renouvellement du verger alors qu’il faudrait être à 4 %. »
Elle note cependant un signe encourageant : même si la filière a perdu 2 000 ha (25 % de sa surface) en 25 ans, « une stabilisation est observée depuis quelques années ».
L’aventure « C’est qui le Patron » continue avec les fruits et légumes, dont les cerises (04/06/2024)
(1) Cette association d’organisations de producteurs (AOP) fédère 10 OP représentant plus de la moitié de la production nationale de cerises.