Aux 3 et 4 juillet 2023, plusieurs opérateurs signalaient un arrêt des moissons du fait de pluies, compensant généralement l’avance prise avec la sécheresse. Dans les régions les moins précoces, celles-ci permettent d’homogénéiser les maturités pas encore atteintes. Ailleurs, elles font naître des inquiétudes sur la qualité des prochaines récoltes, comme le soulignent des opérateurs d’Auvergne et d’Eure-et-Loir. Dans le grand Sud Ouest, les chantiers sont particulièrement en retard, réalisés à hauteur de 20 % toutes cultures confondues.
Rendement et qualité au rendez-vous pour les orges
En orges d’hiver, rendements et qualité semblent globalement au rendez-vous, semblables à la moyenne des dernières années avec, selon les régions, de 55 q/ha à une centaine de quintaux à l'hectare de moyenne. Le très bon potentiel qui laissait espérer en mai de meilleurs résultats nourrit toutefois les déceptions. Sur une partie de l’Allier, un opérateur évoque notamment une « perte » de 20 à 25 % de ce potentiel. C’est davantage la météo qui semble avoir impacté les rendements, même si les sols et la gestion phytosanitaire ont pu jouer. Les poids spécifiques (PS) et teneurs en protéines sont globalement corrects.
Carte interactive : les prévisions de rendements d’orge d’hiver en 2023 par département (14/06/2023)
En orge brassicole, les taux de protéines sont également dans les clous, mais des problèmes de calibrages sont reportés par plusieurs opérateurs dans le Sud-Ouest et au nord de la Loire. Ce qui va générer du travail au silo pour améliorer ce critère, et un taux de déclassement important. L’excès d’eau au printemps combiné à la sécheresse en fin de cycle y a contribué.
Blé décevant
Les blés commencent tout juste dans la plupart des régions, mais les premiers échos sont plus mitigés, avec une forte hétérogénéité, tant en rendements qu’en qualité. Les taux de protéines sont pour le moment satisfaisants, mais les PS ont baissé dans certaines régions avec les pluies récentes. Dans les zones aux premiers rendements similaires à la moyenne, les résultats restent, comme en orges, assez décevants par rapport aux attentes des mois précédents. Souvent du fait d’un défaut d’alimentation en eau entre la mi-mai et le début de juin, explique un opérateur en Vendée.
En blé dur à date, aucun problème de mitadinage n’est relevé. Les PS ne sont pas très élevés, souvent pénalisés par les à-coups climatiques. Ils dépassent par exemple rarement les 76 kg/hl dans le Sud-Ouest, où les premiers rendements s’affichent à 55 q/ha en moyenne, ce qui confirme toutefois le potentiel imaginé quelques mois plus tôt.