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La demande en orge brassicole reprend

En 2023, la France avait exporté plus d'orges qu'habituellement vers l'Union européenne, pour notamment compenser la récolte danoise « catastrophique ».

Lors de la campagne de 2023-2024, la demande d'orges brassicoles a fait les frais de l'inflation et de son impact sur la consommation de bière. Pour 2024-2025, Granit Négoce table sur une hausse de la demande européenne de 5 % et une offre qui progresserait également.

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Conséquence de l’inflation qui a limité la consommation de bière, la campagne de commercialisation de 2023-2024 est marquée par une rétractation de la demande d'orge brassicole. « On estime la baisse à 10 % en Europe comparativement à 2022-2023, soit un peu plus d’un million de tonnes, indiquait Alexandre Jonet, de Granit Négoce, le 18 avril 2024 lors d’un colloque sur l’orge brassicole. Les exportations européennes de malt vers les pays tiers ont par ailleurs fortement chuté sur le deuxième semestre de 2023 et le premier de 2024. » En 2024-2025, Granit Négoce table sur une hausse de la demande européenne de 5 % sur un an et espère « un retour à la normale au premier semestre de 2025 ».

Bilans confortables en France et en Europe

Pour 2024, Granit Négoce estime les surfaces françaises d’orge d’hiver à 1,196 million d’hectares. En orge de printemps, compte tenu des semis tardifs, « on ne croit pas au chiffre d’Agreste [496 000 hectares au 1er avril, NDLR] », explique Alexandre Jonet. Il table plutôt sur 670 000 hectares, dont 75 000 hectares semés à l’automne. Si les rendements sont attendus à la baisse, le taux de sélection devrait néanmoins augmenter sur un an. La production s’afficherait ainsi en nette hausse, et avec un important surplus exportable vers les pays tiers.

Il reste des interrogations sur les estimations des surfaces françaises d'orge pour la récolte de 2024.

Toutes orges confondues, la récolte de 2024 de l’Union européenne (Royaume-Uni inclus) est attendue supérieure sur un an, du fait de surfaces, rendements et de taux de sélection revus à la hausse. « Le bilan est confortable en orge d’hiver comme de printemps, avec un surplus de plus d’un million de tonnes », rapporte Alexandre Jonet.

Au niveau mondial, Granit Négoce anticipe également un bilan « relativement confortable » pour la campagne à venir. « Les orges brassicoles françaises doivent gagner en compétitivité afin d’approvisionner le marché mondial », insiste Alexandre Jonet. Si la France est parmi les principaux fournisseurs de la Chine en orge, elle n’est pas la seule. « Les Chinois peuvent s’approvisionner partout dans le monde et tirer cela à leur avantage pour obtenir le prix le plus compétitif », appuie-t-il.

Forte compétition à l’international

Les taxes imposées par la Chine sur les importations d’orges australiennes en mai 2020 ont été levées en août 2023. « Les Australiens sont revenus dans la course de manière forte, poursuit Alexandre Jonet. Leur récolte en 2023, à 11 millions de tonnes, est loin d’être ridicule et sera en concurrence avec la nôtre cet été. »

Les orges australiennes ont fait leur retour sur le marche chinois en 2023.

Après trois ans sans exporter en Chine, les stocks de l’Australie sont par ailleurs importants. L’empire du Milieu apprécie également les orges canadiennes, et en importe entre 15 et 30 % par an. L’absence des orges australiennes a de plus ouvert la porte aux orges d’Argentine.

Toutefois, « alors que la Chine était le seul client à grande échelle des orges brassicoles d’hiver françaises, la France a réussi à ouvrir le marché mexicain, mais aussi l’Afrique du Sud », remarque Alexandre Jonet.

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