À l’issue de l’assemblée générale du Cniel (Centre national interprofessionnel de l’économie laitière) le mercredi 26 juin 2024 à Paris, aucun consensus n’a été trouvé autour de la nouvelle présidence de l’interprofession. Alors que Thierry Roquefeuil se retire après onze années de mandat, deux candidats ont l’ambition de reprendre le flambeau : Pascal Le Brun, du collège des coopératives, et Marie-Andrée Luherne, du collège des producteurs. Cette décision doit être prise à l’unanimité par les vice-présidents des quatre collèges que compte le Cniel (producteurs, coopératives, industriels et distributeurs).

« L’arbitrage devrait être fait le 2 ou 3 juillet au plus tard », assure la directrice du Cniel, Caroline Helleisen Errant. Et d’assurer que « les activités du Cniel ne sont pas paralysées par l’absence de présidence car ce sont les quatre vice-présidents qui possèdent le pouvoir de vote et non le président ».

La FNPL brigue la présidence

Face à ce siège toujours vacant, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) n’a pas manqué de réagir. Dans un communiqué diffusé le 26 juin, l’association spécialisée de la FNSEA indique avoir proposé un « projet porté par Marie-Andrée Luherne » à l’ensemble des familles du Cniel. L’organisation syndicale exprime clairement sa position : « Celui qui est majoritaire financièrement gouverne ! » Elle rappelle que la cotisation volontaire obligatoire (CVO) servant à financer le Cniel « est payée aux trois quarts par les producteurs et à un quart par les transformateurs ».

Cet argument n’est pas stipulé dans les statuts de l’interprofession laitière concernant la détermination de son président. Le seul élément qui prévaut ? « Le consensus autour du président, qui doit être choisi à l’unanimité par les quatre présidents des collèges », clarifie Caroline Helleisen Errant.

Selon Benjamin Guillaumé, directeur de la FNPL, « le collège des coopératives veut appliquer une présidence tournante ». Pour le syndicat laitier, « si les autres collèges veulent gouverner, la CVO doit être égalitaire entre les familles ». Cet argumentaire est mis sur la table en vue du prochain accord sur la CVO qui prendra effet en 2026. Toujours selon Benjamin Guillaumé, « le collège des distributeurs paye une cotisation volontaire (CV), et donc non obligatoire ».

Quatre vice-présidents

Historiquement, « en 50 ans d’existence de l’interprofession, la majorité des présidents du Cniel étaient producteurs », rappelle sa directrice. Si Pascal le Brun et Marie-Andrée Luherne le sont tous deux, l’un est porte-parole de la transformation et l’autre de la FNPL.

À défaut de la nomination d’un président à l’issue de l’assemblée générale, les quatre nouveaux vice-présidents sont eux désignés. Il s’agit de Pascal Le Brun (Agrial) pour le collège des coopératives, Marie-Andrée Luherne (FNPL) pour le collège des producteurs, François-Xavier Huard (Fnil) pour le collège des industriels privés et Marc Delage (Carrefour) pour le collège de la distribution, du commerce et de la restauration collective. Un vice-président qui serait élu président devrait alors céder son mandat de présidence du collège à un tiers.