La collecte laitière française avait repris un peu de vigueur depuis la fin de l’année 2023, mais les conditions météorologiques humides ont ralenti son évolution ces dernières semaines. C’est ce qu’indique Benoît Royer, économiste au Cniel, l’interprofession laitière, dans sa note de conjoncture publié le 4 juin 2024.
La progression des livraisons ralentit
En cumul jusque la mi-avril, les livraisons de lait de vache étaient supérieures de 0,4 % à leur niveau de 2023 pour la même période. Un mois plus tard, à la mi-mai, « la progression de la collecte depuis le début de l’année se limite à seulement 0,2 % », estime Benoît Rouyer.
Ailleurs dans le monde, sur les douze derniers mois, la production de lait de vache a reculé dans les grands bassins exportateurs. Aux États-Unis, elle se replie de 0,6 %, et de 0,2 % dans l’Union européenne. « La Nouvelle-Zélande affiche une croissance très modérée, de 0,3 % », précise l’économiste.
Les prix du beurre augmentent, ceux de la poudre de lait écrémé se stabilisent
Sur les marchés mondiaux, les prix du beurre et de la poudre de lait écrémé évoluent en ordre dispersé. Les premiers sont « dans une phase ascendante […] se situant [à la mi-mai] à plus de 5 500 € la tonne, soit une progression de 1 000 € depuis l’automne, calcule Benoît Rouyer. La tendance est plutôt à la stabilisation pour la poudre de lait écrémé […] autour de 2 400 € la tonne depuis trois ou quatre mois. »
Dans les rayons de la grande distribution française, « les prix des produits laitiers tendent à se stabiliser depuis une dizaine de mois, observe Benoît Rouyer. En conséquence, l’inflation sur un an reflue de façon assez nette. Elle se situe désormais en dessous de 2 % pour l’ensemble des familles de produits laitiers. »
Le prix du lait en baisse
Les derniers chiffres disponibles pour le prix du lait sont ceux de l’enquête mensuelle de FranceAgriMer de mars 2024. « Le prix standard du lait de vache conventionnel était de 432 € les 1 000 litres. Il se situe 25 € en dessous du niveau de mars 2023, soit une réduction relative de 5 % en l’espace d’un an. »
Dans le même temps le prix unitaire des charges dans les élevages laitiers a reculé de 6 % par rapport à mars 2023. Il a toutefois augmenté « de 18 % sur les trois dernières années. Parmi les postes en forte augmentation depuis 2021, figurent les aliments achetés, les engrais, ainsi que l’énergie », conclut Benoît Rouyer.