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« Notre mélangeuse automotrice est autonome »

Depuis 2022, le GAEC de la Huverie utilise le robot d'alimentation Aura de Kuhn. Autonome, il se déplace seul jusqu'au silo pour prendre l'ensilage.

Le Gaec de la Huverie utilise depuis deux ans un bol mélangeur autonome Aura de Kuhn, pour nourrir ses 400 bovins.

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Diviser par trois le temps nécessaire à l’alimentation de ses 400 têtes, c’est le tour de force réussi par Adèle et Étienne Salles, en robotisant cette astreinte. Pour aller encore plus loin, le frère et la sœur, à la tête du Gaec de la Huverie dans l’Orne, se sont tournés vers une machine capable de désiler toute seule.

Accompagné de trois salariés, le duo est à la tête d’un troupeau comprenant notamment 125 vaches laitières et environ 180 taurillons holsteins et charolais. C’est avec l’arrivée d’Adèle sur l’exploitation que ces éleveurs ont décidé d’automatiser l’alimentation. Ils se sont tournés vers le robot Aura de Kuhn, l’une des seules solutions du marché capable de désiler.

Changer pour y gagner

L’Aura a fait son apparition dans l’exploitation en octobre 2022, explique Étienne : « Jusque-là, l’élaboration et la distribution de la ration étaient réalisées avec une automotrice Lely de 13 m³. Cependant, elle commençait à être trop petite et surtout elle arrivait en fin de vie. » Adèle poursuit : « Nous y passions au moins 3 heures par jour, c’était trop. Nous voulions donc automatiser cette tâche afin de nous libérer du temps. »

C’est par le biais d’une connaissance qui venait de signer pour la même machine, que les éleveurs ont entendu parler du Kuhn Aura, nouvel arrivant sur le marché. « Nous avions hésité avec une autre solution bien connue. Ce qui a fait la différence, c’est la capacité à désiler de l’Aura, entraînant une cuisine plus petite mais surtout moins de temps pour remplir cette dernière. De plus, il peut se déplacer sur un sol non-stabilité et ne nécessite pas d’aménagement de la cour. » Le but principal de ces éleveurs était de réduire l’astreinte. C’est réussi, puisqu’ils sont passés de 3 heures quotidiennes à tout juste une heure, répartie entre l’approvisionnement de la paille et le nettoyage des auges.

La fraise du robot lui permet de désiler directement dans les silos, apportant ainsi un aliment le plus frais possible. (©  Louis Duval/GFA)

Une fraise bien utile

L’originalité de ce robot d’alimentation c’est donc sa fraise, pouvant désiler les aliments directement dans les silos. Une fois dedans, il se positionne face au front d’attaque et déplie sa fraise. Cette dernière, ne mesurant que 60 cm de largeur, est montée sur un rail. Elle coulisse pour travailler sur la largeur complète de la machine. Trois passages de fraise sont réalisés en restant à la même place. Le robot se décale ensuite en utilisant ses quatre roues motrices directionnelles en position crabe, afin de rester parallèle. Arrivé à son nouvel emplacement, il replace sa fraise pour recommencer jusqu’à atteindre son poids cible.

Une cuisine reste présente pour les autres aliments mais elle contient peu d’éléments. Pour cela, le Gaec a mis sur pied un petit bâtiment, notamment pour tous les aliments secs. Il comprend trois silos tour, ainsi que sept autres réservoirs en colonne transparente pour les minéraux. À côté, quatre cases à plat sont alignées. C’est dans l’une de ces cases que le robot réceptionne les aliments secs dans son bol de 3 m³. Parmi les autres cases, une est réservée à la paille et une autre, à lenrubanné. Pour ces deux produits, le robot une fois encore, s’alimente tout seul grâce à sa fraise. « Nous avons juste à assurer un stock suffisant et à enlever les ficelles », précisent les éleveurs.

Une salle dans le nouveau bâtiment contient des colonnes transparentes pour les minéraux. (©  Louis Duval/GFA)

Arrivé dans le couloir d’alimentation, c’est en marche arrière que le robot va distribuer la ration, mélangée pendant le trajet par les deux vis verticales. Il va alors repousser les refus grâce à une brosse, puis déposer dessus la nourriture avec un tapis transversal. Ce dernier, de la largeur de la machine, peut distribuer de chaque côté.

Distribuant en marche arrière, le Aura repousse les refus avec une brosse, avant de déposer la ration. (©  Louis Duval/GFA)
Un tapis transversal apporte une distribution possible des deux côtés. L'ouverture de la porte est paramétrable depuis l'application. (©  Louis Duval/GFA)

Des routes cachées

La nuit, ou lorsqu’il a besoin de faire le plein de carburant, le robot se positionne dans la case « Parking ». L’Aura reçoit en effet un moteur thermique de 57 ch. « Il consomme environ 3,5 l/h. Nous faisons le plein des 200 litres une seule fois par semaine alors qu’il travaille 12 heures par jour. » Chez Adèle et Étienne, l’Aura va préparer et distribuer 15 bols par jour. À noter que cette solution a la possibilité de rajouter seulement un aliment entre deux lots. Au quotidien, tout est paramétré et contrôlé depuis une application (lire l'encadré).

Le robot stationne à son « parking » le temps du chargement des aliments secs, puis se dirige vers les silos d'ensilage. (©  Louis Duval/GFA)

Pour se rendre aux couloirs d’alimentation ou tout simplement se déplacer dans la ferme, l’Aura utilise uniquement des lignes virtuelles. Elles ont été réalisées via une cartographie effectuée lors de l’installation, par un géomètre. « Il arrive à rouler sur un sol caillouté, nous n’avons donc pas eu à bétonner l’ensemble des zones de passages. » En complément, l’engin est également doté d’une multitude de capteurs, dont une ceinture de barres de pressions et des radars de présence de part et d’autre. « Parfois, il détecte un trou qu’il perçoit comme un obstacle. Mais il finit généralement par repartir après avoir compris que ce n’est pas un réel obstacle », s’amuse Étienne.

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