Sauver un maximum de veaux Sauver un maximum de veaux
En cheptel allaitant, réduire la mortalité à la naissance passe par une bonne préparation des vaches et des bâtiments à la mise bas.
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«La santé du veau à la naissance est étroitement liée à celle de sa mère », indiquait Christelle Roy, directrice du groupement de défense sanitaire (GDS) de Corrèze, lors d’une conférence sur la santé des veaux allaitants, au Sommet de l’élevage, le 7 octobre. Avant le vêlage, la vache doit donc être en bon état, ni trop grasse, ni pas assez. « L’absence de carences ou de pathologies chroniques qui pourraient handicaper l’immunité de la mère et du veau est un objectif à garder à l’esprit, tout comme la maîtrise du parasitisme », ajoute-t-elle. Au sujet de l’immunité de la mère, celle-ci doit être en adéquation avec le microbisme du milieu au moment du vêlage. « Rapatrier la mère prête à vêler au dernier moment dans la stabulation est à éviter », insiste la vétérinaire.
1 Anticiper la mise bas
La surveillance de la mise bas reste une étape stratégique. Elle s’effectue dans le respect du caractère grégaire des bovins. « Isoler la mère bien avant le vêlage, dans un coin à part de ses congénères, est le meilleur moyen pour que la vache se « bloque » et que le vêlage ne se passe pas très bien, indique Christelle Roy. L’intervention de l’éleveur par la suite se fait a minima. Pour cela, il faut déjà avoir en tête le déroulé normal de la mise bas. »
Le matériel nécessaire doit être prêt. Vêleuse, équipement de réanimation… seront disposés dans un local proche de la stabulation, ou dans le véhicule de l’exploitation, lorsque les mises bas au champ sont prévues. « Il faut penser au matériel de nursing, ajoute la vétérinaire. Le veau peut naître faible et il va avoir besoin éventuellement d’être réchauffé. L’expérience montre que lorsqu’on ne dispose pas du matériel sous la main, on passe à autre chose et, après, c’est trop tard. Le vêlage peut s’être bien passé, mais le veau n’aura pas survécu, faute de soins. »
2 L’hygiène absolue
L’hygiène au moment du vêlage est fondamentale, car la vache connaît une baisse d’immunité, qui se traduit par l’excrétion de nombreux microbes. « La tétée du colostrum va protéger le veau contre le microbisme spécifique de la mère, mais pas contre celui des autres mères qui ont vêlé avant au même endroit », insiste Christelle Roy.
3 Les premiers gestes
Comme l’oxygène est vital, les premiers gestes consistent à vérifier la respiration, voire à insuffler de l’air, si besoin. Il existe des réanimateurs à veaux dans le commerce. Dans les instants qui suivent, il est important de réchauffer le veau, pour son confort, mais surtout pour le bon maintien de ses fonctions vitales. « L’animal se nourrit, respire et maintient sa température corporelle grâce à des enzymes, qui fonctionnent dans des plages de température bien définies, souligne Christelle Roy. À 35 °C, plus rien ne fonctionne correctement. D’où l’importance de sécher vite le veau, lui aménager une litière confortable et, éventuellement, recourir à une lampe chauffante. »
Autre point à surveiller : le cordon ombilical. « C’est une porte d’entrée aux agents pathogènes, qu’il faut fermer le plus vite possible. Il est en contact direct avec les vaisseaux, la vessie et le foie », rappelle-t-elle. Il doit être vidé et désinfecté le plus vite possible. La buvée du colostrum est essentielle. « Il fournit l’immunité et l’énergie nécessaire pour entrer dans la vie », rappelle la vétérinaire. La buvée doit être précoce et en quantité suffisante (1,5 à 2 l dans les six premières heures).
4 Ne pas baisser la garde
Dans les semaines qui suivent, la vigilance reste de mise, aussi bien concernant le cordon, en vérifiant qu’il est sec, que sur l’absence de diarrhée et/ou de maladies respiratoires… Lorsqu’une intervention s’avère nécessaire, la noter sur un carnet ou l’enregistrer peut s’avérer utile par la suite. « On oublie vite quel veau a été soigné, souligne la Christelle Roy. L’utilisation de ces données avec son vétérinaire, lors du bilan sanitaire d’élevage, peut servir pour mettre en place un plan de prévention adapté à l’exploitation. »
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