« Nous gérons la sélection d’un grand tr « Nous gérons la sélection d’un grand troupeau salers »

«Nous conduisons un cheptel de 355 vaches salers en plein air intégral. Le troupeau inscrit au Herd Book est pour deux tiers en race pure et un tiers en croisement charolais », explique Laurent Devaux, associé avec ses parents, Gilles et Valérie, à Archignat (Allier). Leur structure compte 568 ha groupés, dont 75 ha de céréales autoconsommées, 488 ha de prairies, essentiellement temporaires, et 5 ha de bois et de landes. Deux tiers des vêlages se déroulent à l’automne et un tiers au printemps. « Cela permet de mieux gérer l’occupation des prés et des bâtiments d’engraissement, et d’étaler nos ventes », poursuit Laurent, adhérent à Covido-Bovicoop. Les mâles sont vendus en taurillons ou en reproducteurs, les femelles croisées en génisses grasses de 26 mois, et les génisses pures en reproductrices.

« À l’exception d’une trentaine de génisses inséminées tous les cinq ans, la reproduction se fait en monte naturelle, bien adaptée à une conduite en plein air », précise Laurent. Bien qu’en dehors du berceau de la race, les éleveurs ont appris à connaître les élevages sélectionneurs et les différentes lignées. « Nous avons été séduits par les facilités d’élevage et les performances d’engraissement de la salers, explique Laurent. Nous avons investi dans des génisses entre 2004 et 2011, et depuis nous suivons les conseils d’Olivier Tournadre, technicien du Herd Book salers. Je repère les élevages qui m’intéressent sur les concours et aux ventes à la station d’évaluation. J’achète deux veaux mâles de 8 à 9 mois tous les deux ans. En fonction de leur développement et de leur comportement à 18 mois, je décide de les garder ou d’en réorienter un vers l’engraissement. Il m’arrive aussi d’acheter des taureaux adultes. »

Des critères précis

En sélection, les associés privilégient le développement squelettique, un bassin bien dessiné, carré et ouvert, une bonne ligne de dos, l’épaisseur du dessus, la profondeur de poitrine, la production laitière avec de belles mamelles, un cuir souple, et enfin la docilité, d’autant plus appréciable en système plein air. Les reproductrices qui ne répondent pas aux critères sont réformées ou croisées avec un charolais. Quant aux génisses en race pure, elles sont mises à la reproduction dès vingt mois. Les éleveurs ne tolèrent aucune consanguinité. Les vaches vêlant à l’automne sont en groupe de 20 à 25 sur 15 ha, puis regroupées par lots de 40 à 50 animaux au 1^er janvier, pour faciliter l’alimentation en hiver. Les saillies d’été, du 1^er juin au 15 août, se déroulent au pâturage, par groupe de 20 à 22 vaches maximum afin de garantir une meilleure fécondité.

Les performances du troupeau sont suivies avec Boviclic. « Les pesées des veaux à la naissance, au sevrage, avant la saillie pour les femelles et deux fois pour les mâles à l’engraissement, nous permettent d’obtenir des GMQ révélateurs de la valeur des géniteurs. »

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