La fertilisation localisée testée sur bl La fertilisation localisée testée sur blé
L'apport de phosphore au plus près de la graine commence à montrer son intérêt environnemental et agronomique.
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De nouvelles pratiques apparaissent dans la plaine. La fertilisation localisée au semis était déjà connue avec les cultures de printemps, mais des agriculteurs commencent à utiliser cette technique sur blé, à l'automne. «En cycle court et pour les cultures dont les rangs sont espacés, comme en maïs, l'engrais localisé engendre un effet starter pour bien développer l'enracinement de la plante», avance Pierre Castillon, ingénieur chez Arvalis à Baziège, dans la Haute-Garonne.
Le phosphore étant peu mobile, l'apport localisé permet aux racines un accès rapide au stade jeune de la culture, dont la sensibilité à la carence est forte (lire l'encadré). Pour les semis de blé à l'automne, c'est le même principe. Toutefois, tempère Pierre Castillon, «l'interrang étant moindre, il n'existe pas forcément d'avantages à réaliser un apport en mélange à la semence par rapport à un passage en plein. Si ce n'est l'avantage environnemental, avec un risque moindre de transfert vers les cours d'eau».
Sur le terrain, des essais sont réalisés depuis deux ans déjà. Bruno Hyais, agriculteur dans le Loiret, sur des sols argilo-calcaires, teste cette technique avec le fabricant de semoirs Sulky en blé dur, orge de printemps et orge d'hiver.
Mélange à la bétonnière
«Sur orge de printemps, j'ai constaté de deux à huit quintaux de plus par hectare en fertilisation localisée avec du 18-46, considère l'agriculteur. Mais, étant en zone vulnérable, je ne dois pas utiliser ce mélange avant le 15 février. Je peux alors le remplacer par du Super 45. Sur cultures d'hiver, les différences sont moins notables. Je souhaite étendre cette pratique aux betteraves et au colza, mais je suis encore à la recherche de la bonne technique.»
Avec Agro d'Oc, une union de Ceta dans le Sud-Ouest, des essais sont réalisés dans les sols argilo-calcaires mais sans équipement particulier sur le semoir.
«Nous utilisons juste une bétonnière pour mélanger le 18-46 à la semence de blé tendre. Dans la trémie du semoir, le mélange reste bien homogène, précisent Martine et Michel Robert, agriculteurs à Maurens, dans le Gers. Au plus près de la graine dans le sol, l'efficacité est optimale. Sur des parcelles pauvres en acide phosphorique, l'apport localisé m'a permis de gagner 5 q/ha la première année par rapport au témoin et 3 q/ha en 2008 en blé sur blé. Sur ces parcelles, quoi qu'il en soit, j'apporterais du phosphore à l'automne. J'économise donc un passage et je réduis les coûts par rapport à une application en plein de 100 kg de 18-46. En incorporant seulement 50 kg/ha de 18-46, j'économise également une petite dizaine d'unités d'azote et je retarde aussi un peu le "premier" apport d'azote à la fin de janvier ou au début de février.»
Solution anti-impasse
D'une manière générale, avec un prix du phosphore qui a doublé entre 2006 et 2008, la tendance pourrait être à l'impasse sur les sols plutôt bien pourvus et à un passage en plein à 100 kg/ha pour les sols pauvres. Avec un apport localisé, cela revient aussi cher qu'avant la hausse des prix d'appliquer partout 50 kg/ha de phosphore. Si un gain de rendement n'est pas toujours observé, cet apport permettrait néanmoins de sécuriser le résultat, surtout dans les parcelles aux sols hétérogènes.
Les racines au contact directLe coefficient d'utilisation des apports de phosphore n'est que de 15% environ. La plante ne peut prélever que les ions phosphates présents en solution à proximité des racines. Un petit apport de phosphore en localisé permet donc d'augmenter la quantité de P en solution immédiatement disponible pour la culture. L'apport de 18-46 ou du Super 45 au plus près de la graine n'a pas révélé, dans les essais, de phytotoxicité. |
Incorporation: semoirs spécifiques à l'étudeCertains fabricants (Sulky, Horsch, Väderstad...) travaillent sur de nouveaux modèles de semoirs avec deux trémies qu'ils pourraient proposer au Sima 2009. |
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