« En Europe, la demande de viande porcine reste supérieure à l’offre, assure Pascal Le Duot, directeur du Marché du porc breton et d’Uniporc Ouest. Ce ne sont pas les débouchés vers les pays tiers, notamment en Asie, qui soutiennent actuellement le marché. La Chine est importatrice lorsque le prix du kilo de porc local dépasse 22 yuans. »

Le porc américain a pris des parts de marché en Asie

« Or, il se situe en ce moment entre 15 et 17 yuans. Du côté des destinations asiatiques à plus forte valeur ajoutée (Japon, Corée, Philippines…), les parts de marché ont été prises par les États-Unis ces derniers mois, car le prix du porc américain était bien plus compétitif que les cours pratiqués sur le Vieux Continent. »

« De manière plus générale, nous vivons depuis deux ans une période inédite, marquée par une forte baisse de la production porcine en Europe, poursuit-il. Dans ce contexte, les abatteurs se réorganisent pour continuer d’être rentables en abattant moins de porcs. »

« Par conséquent, on assiste à un recul forcé du taux d’autosuffisance européen en viande porcine, constate Pascal Le Duot. Il y a quelques années, il s’établissait à 125 %, induisant une dépendance aux exportations vers les pays tiers pour écouler la production. Désormais, ce taux d’autosuffisance s’établit à 115 % environ. À 107, voire 110 %, les opérateurs européens pourraient ne plus dépendre des exportations vers les pays tiers, hors abats. Mais il serait dangereux de descendre en deçà. »