Consommation : l'agneau à la conquête des jeunes

« Le gigot d’agneau de 3 kg n’a plus la cote auprès des consommateurs », observe Patrick Soury, éleveur et président de la section ovine de l'interprofession du bétail et des viandes (Interbev). La taille des familles évolue, les habitudes de consommation des jeunes aussi, l’offre doit donc s’adapter pour proposer en particulier des portions plus petites.

« Notre campagne “Nos clients changent, changeons l’agneau” a pour objectif d’accompagner les professionnels de la boucherie dans la modernisation de leur offre d’agneau, pour rajeunir leur clientèle », explique Patrick Soury.

Des astuces à diffuser

Le programme s’appuie sur le savoir-faire d’une cinquantaine d’artisans bouchers et de bouchers de grandes surfaces, situés dans trois régions les plus fortes productrices d’ovins (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur) (1). Ils ont développé des pratiques et des astuces pour doper l’écoulement de leurs carcasses d’agneau. La découpe est un des axes privilégiés pour recruter de nouveaux clients. Proposer des préparations culinaires est une autre technique de séduction. De l’épaule marinée, des petites découpes prêtes à griller, la poitrine roulée sur un bâtonnet (sucettes de poitrine) sont des exemples mis en valeur sur les étals « pilotes ». Ces solutions permettent également au boucher d’obtenir un meilleur équilibre matière, car les morceaux les moins nobles sont mieux valorisés.

La découpe demande du temps et des compétences. Les programmes de formation de certaines enseignes intègrent ces nouvelles données. « Le prix de la portion est un argument de vente dans un contexte inflationniste », ajoute Patrick Soury. Les bouchers constatent que le tarif indiqué à la pièce est plus attirant que le prix au kilo. Il a tendance à booster les ventes.

« Cette approche “portion” crée une impulsion auprès des consommateurs, poursuit Patrick Soury. Une fois le premier acte d’achat franchi, la fidélisation est en bonne voie. »