« Nous aimerions que la trajectoire européenne observée jusqu’ici, qui n’était pas en faveur de l’élevage, puisse s’inverser, en changeant de cap politique », affirme Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB), lors d’une conférence de presse le 23 avril 2024, à Paris. Une déclaration réalisée en vue des élections européennes du 9 juin 2024. « Nous transférerons nos demandes aux listes qui se présenteront, et nous rencontrerons celles qui le souhaitent ».
« Sécuriser les systèmes et atteindre l’autonomie »
L’association spécialisée de la FNSEA met en garde sur quatre points clés : les importations, la rémunération des éleveurs, les aides Pac et la transition écologique. « Les clauses miroirs doivent pouvoir être mises en place et contrôlées de façon efficiente », appuie le président de la FNB. Cédric Mandin, secrétaire général du syndicat, insiste sur la rémunération. « Cela a été laissé de côté depuis longtemps. Nous avons compensé des choix politiques sans se soucier des revenus. C’est un enjeu de la Pac, via les aides directes pour les éleveurs. »
La FNB plaide également pour un accompagnement technique face au changement climatique. « Les aléas sont de plus en plus présents. La politique doit être un moteur pour sécuriser les systèmes et aider à atteindre l’autonomie », précise le secrétaire général. Pour Patrick Bénézit, les plans d’élevage de demain ne doivent plus être réfléchis « en silos », mais « dans une approche multicritère, afin d’éviter des raccourcis comme on peut en voir. » Et d’insister que faire moins d’élevage au nom de l’écologie, c’est courir le risque de perdre les bénéfices de cette activité.
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Développer des vaccins plus rapidement
Du côté de la santé animale, « la règlementation européenne est absolument nécessaire, souligne le président de la FNB. La circulation des animaux devrait être permise dans toute l’Europe lorsque l’animal est vacciné ou testé ». En outre, la FNB estime nécessaire d’établir une banque d’antigènes afin de créer rapidement des vaccins contre des maladies n’ayant pas encore touché le continent européen.
L’expérience de la MHE en 2023 a marqué les esprits. Pour Cédric Mandin, la crainte est présente dans les campagnes. « Nous sommes tous en attente car nous ne savons pas comment la maladie va repartir en 2024. Nous voulons qu’un vaccin soit développé rapidement, car les cas cliniques sont difficiles à soigner. Et pour tout éleveur, ça fait peur. »