« La production nationale de viande de veau est en baisse depuis trois ans, regrette Gilles Gauthier, président de la section du veau d’Interbev. En 2023, elle s’est repliée de 6 %. Au sein de l’interprofession, ce recul nous interpelle. Nous observons deux raisons majeures, et l’inflation n’en fait pas directement partie. »

Gilles Gauthier, président de la section du veau d’Interbev. (©  Interbev)

Une filière en quête de nouveaux éleveurs

« La baisse de l’offre est enregistrée depuis le Covid-19, poursuit-il. Elle s’explique par un manque de renouvellement des générations d’éleveurs. La reprise d’un atelier de veaux de boucherie nécessite des investissements élevés, autour de 450 000 à 500 000 euros », analyse le président.

« La deuxième cause est la baisse de la consommation, qui s’est repliée de 5 % en 2023. La viande de veau est de très haute qualité. Elle est vendue en moyenne à 17,38 €/kg, ce qui n’est pas excessif. Si on calcule par personne, la portion individuelle revient à 3 ou 4 euros », poursuit-il.

« Le challenge pour la filière française est de devenir leader mondial »

« La tendance générale est de consommer un peu moins de viande, reprend Gilles Gauthier. Le veau n’échappe pas à cette érosion. Nous devons réagir. Je reste convaincu qu’à la fin de 2024, cette baisse va être stoppée. Nous estimons que la production va se stabiliser autour d’un million de veaux par an. Nous sommes pour l’instant en seconde place derrière les Pays-Bas, le challenge pour la filière française est de prendre la première place, et de devenir leader mondial. »