Un an après la mise en place du partenariat entre l’organisation de producteurs bovins d’Euralis (OP) et la coopérative Lur Berri, leur filière jeunes bovins cherche à se développer dans le Sud-Ouest. Le 25 novembre 2025, l’OP profitait d’une réunion technique organisée chez Philippe Uchan à Boueilh-Boueilho-Lasque (Pyrénées-Atlantiques), pour présenter un nouveau contrat de production.
Conserver la valeur ajoutée sur nos territoires
« Trop de veaux partent pour l’Italie, regrette Philippe Uchan. La valeur ajoutée quitte nos territoires alors qu’elle devrait bénéficier à celles et ceux qui y travaillent. Je suis convaincu que l’engraissement est un métier d’avenir et qu’il y a tous les outils pour sécuriser cette filière. » Cet éleveur s’est lancé dans l’engraissement de jeunes bovins en 2017 et produit 150 taurillons par an.
L’OP propose une contractualisation sur trois ans, en accord avec la loi Egalim 2, avec un prix payé à l’engraisseur qui s’adaptera à la réalité du marché : « Nous parlons d’un prix minimal garanti et d’un déplafonnement possible pour aller chercher la plus-value, précise Sylvain Claveria, directeur production animale chez Euralis. Et si les coûts de production augmentent, le prix payé à l’engraisseur augmentera aussi. »
Une demande élevée
La discussion se poursuit avec les partenaires de l’aval qui ont besoin de sécuriser leurs approvisionnements. En effet, la décapitalisation bovine a des conséquences : « La demande est historiquement élevée et le prix de vente des broutards engraissés a progressé de 37 % au cours des dix derniers mois, rappelle Sylvain Claveria. Des proportions inimaginables, il y a encore un an. »
« La contractualisation, c’est un changement de mentalité pour l’éleveur de bovins, reconnaît Philippe Uchan. Mais elle permet de nous structurer et d’envisager l’avenir autrement. » En cinq ans, l’organisation de producteurs aimerait passer de 2 000 à 5 000 places d’engraissement de jeunes bovins, et mobiliser une vingtaine d’engraisseurs supplémentaires.