Si les associations animalistes ont perdu plusieurs fois en justice contre des éleveurs, elles se tournent aujourd’hui aussi vers d’autres cibles. C’est le constat dressé par Jean-Pierre Depasse lors du trente-huitième congrès de l’Association française de droit rural le 6 octobre 2023 à Laval. Avocat au barreau de Rennes, il a eu l’occasion de défendre plusieurs fois des éleveurs contre des associations animalistes s’étant introduit sans autorisation sur leur exploitation pour filmer.

L’État est aussi visé, explique-t-il. Preuve en est sa condamnation par le tribunal administratif de Montpellier le 4 mai 2023. Ce dernier reproche à l’État d’avoir laissé se poursuivre des actes de maltraitance animale dans un abattoir de l’Aveyron.

La crainte de dérives

« Des plaintes visent des vétérinaires. Les partenaires de l’élevage comme les groupements, les coopératives sont aussi concernés, observe Jean-Pierre Depasse. Il y aura des procédures. On est loin de la fin de cette bataille avec des dérives [possibles]. » L’avocat évoquait notamment l’affaire des militants contre « les fermes usines » qui avaient bloqué un train de céréales et partiellement vidé son contenu en mars 2022. Quatre membres du collectif Bretagne contre les Fermes-Usines avaient été mis en examen le 27 juin 2023. La procédure est toujours en cours au tribunal de Lorient.