«Tout a commencé en 2009 avec la crise du lait, raconte un éleveur laitier et porcin de Nouvelle-Aquitaine (chiffre d’affaires > 750 k€. Les prix ont chuté, les coûts ont augmenté. » Et le prix de l’aliment a flambé en porc. Son résultat est passé en négatif. Les impayés se sont accumulés. « Je réglais les factures d’aliment à trois puis quatre mois. Je n’arrivais plus à rembourser mes prêts. En 2012, la banque a refusé de renouveler mes ouvertures de crédits. » Il a décidé de réagir.
Stopper l’hémorragie
Ayant entendu parler de la sauvegarde par le cabinet Optimes, il en parle à son comptable « qui a préféré négocier avec le banquier ». Ce dernier lui propose alors un prêt de consolidation. « Emprunter pour rembourser un emprunt, ce n’est pas la solution. » Un jour, il finit par appeler Claude Domenget d’Optimes, qui lui confirme la nécessité d’une sauvegarde. « Je n’étais pas en état de cessation de paiements mais je ne prélevais rien pour vivre. » Un mois plus tard, la procédure est ouverte, les dettes gelées. Un soulagement. « Pendant les dix-huit mois de la période d’observation, j’ai travaillé avec le cabinet sur mon fonctionnement. J’ai revu l’alimentation des vaches, moins riche mais moins coûteuse. J’avais la tête dans le guidon : je ne me rendais plus compte que je produisais à perte. »
Ce temps de réflexion sera salvateur. Revoir la trésorerie aussi. « En 2012, j’étais à – 90 000 €. Aujourd’hui, j’ai la somme en positif sur le compte ! Je viens de payer la deuxième échéance d’un plan étalé sur onze ans. Les intérêts des prêts ont sauté, les taux sont passés de 5 % à 2,5 % et le delai de remboursement est plus long. Cela change la vie. »
Cela modifie aussi les relations avec le banquier. « Alors qu’il ne m’écoutait plus, je l’ai vu obéir. » Il le doit au soutien du mandataire. « Tout comme le juge, il est là pour nous aider. » L’intervention de l’avocat a aussi permis de faire valoir ses droits auprès de la coopérative, qui avait bloqué son compte et réclamait une créance jugée irrecevable car mal déclarée. « Je ne suis pas fier qu’elle ait perdu de l’argent mais j’ai sauvé ma ferme. Je conseille à tous les agriculteurs en difficulté d’en faire autant. Sans attendre. Sinon, on crève. »