« La situation sur le marché du porc vivant reste très préoccupante en Europe avec des prix qui ne parviennent plus à progresser alors que les coûts de production sont toujours supérieurs aux prix payés », dépeint le Marché du porc breton (MPB) le 16 mai 2022. Après de fortes hausses en mars, les principales cotations européennes se sont mises en pause.
Ce retour au calme a d’abord été observé en Allemagne, avant de s’étendre aux autres principaux producteurs du Vieux Continent. Outre-Rhin, en avril, les cours ont été « reconduits chaque semaine alors que les abatteurs témoignent d’approvisionnements suffisants dans un contexte de demande en berne », rapporte l’Institut du porc (Ifip).
Exportations en berne
En France, l’ascension du prix de base du porc au cadran de Plérin a été nettement ralentie en avril. Il est seulement passé de 1,677 € à 1,692 €/kg sur le mois. Mai s’apprête à enregistrer une stabilité parfaite à 1,698 €/kg. « Bien que la viande de porc reste compétitive dans les magasins, face aux autres protéines animales, les ventes ne progressent pas comme attendu avec des conditions météo favorables à la consommation de produits à griller », analyse le MPB.
À l’export aussi, la demande s’essouffle, et ne permet pas de compenser la situation atone sur le marché intracommunautaire. D’après l’Ifip, dès février 2022, les envois européens vers la Chine, premier débouché tiers, étaient « au plus bas », rejoignant les niveaux de décembre 2018 avant la crise de la peste porcine africaine. En cumul sur janvier et février 2022, les exportations communautaires vers les pays tiers ont ainsi chuté de 27,5 %, selon les données de la Commission européenne.
Dans les semaines à venir, « le retour aux achats de la Chine n’est plus attendu », tranche le MPB. Et l’habituel recul saisonnier de la production, qui pourrait être amplifié cette année par des coûts de production historiquement hauts, « ne profite plus aux éleveurs ».