En 2025, la récolte française de blé marque un retour sur des niveaux plus habituels. « On est à peu près à 33,4 millions de tonnes, en hausse de 30 % par rapport à la récolte catastrophique de l’an dernier. La production est rassurante, mais elle reste inférieure par rapport à la moyenne de 2017-2023 », rappelle Gautier Le Molgat, directeur général d’Argus Media France. Il est intervenu le 1er septembre 2025 à la Foire de Châlons-en-Champagne lors d’une conférence organisée par Vivescia.
Les volumes français sont ainsi en hausse en blé cette année, et également en orge d’hiver et de printemps. « Nous estimons à 11 millions de tonnes de production d’orges en France », indique Gautier Le Molgat. Du côté du maïs en revanche, et en particulier dans le sud de la France, « on partira avec de vrais handicaps pour les rendements », ajoute l’expert. Argus Media table sur une récolte bien inférieure en France par rapport à l’an dernier, autour de 11 millions de tonnes.
Quant aux oléagineux, les perspectives de productions pour 2025 sont plutôt bonnes. « On a eu de bien meilleurs rendements en colza, avec une très bonne teneur en huile », commente Gautier Le Molgat. Argus Media s’attend à une production française de colza à 4,5 millions de tonnes. « La récolte de tournesol ne donnera, elle, pas les records attendus. On sera autour de 1,6 million de tonnes », ajoute le spécialiste.
Baisse de production de maïs en Europe
La récolte de blé de 2025 a aussi été meilleure en Europe comparativement à la campagne précédente. L’Union européenne (UE) bénéficie de bonnes disponibilités, estimées autour de 152 millions de tonnes tous blés confondus par Argus Media. « Nos voisins européens en ont finalement sous le coude cette année, donc il y aura probablement un peu moins de demande sur le marché intracommunautaire, analyse Gautier Le Molgat. On arrivera à exporter nos 6 millions de tonnes en UE, mais il faudra qu’on se décarcasse pour rester compétitif. » En orges, le cabinet prévoit une récolte de 53 millions de tonnes.
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« En maïs, cette année il y aura un problème : comme en France, d’autres pays européens sont touchés par une baisse de production, notamment au sud et à l’est. La Roumanie et la Bulgarie ont aussi eu une vague de chaud », rapporte l’expert. Selon Argus Media, la production européenne de maïs s’établira autour de 55 millions de tonnes.
« On pourrait se dire que cette petite production en Europe pourrait être une bonne chose pour placer nos blés et orges fourragers français vers l’alimentation animale. Mais le marché européen est très ouvert par rapport au maïs. Le maïs brésilien pourra répondre sans mal au besoin, tout comme le maïs ukrainien ou américain. » L’Union européenne importerait autour de 23 millions de tonnes de maïs en 2025-2026 pour compenser sa baisse de production, estime Argus Media.
La situation du marché des oléagineux est plus équilibrée. « En Europe, on a produit 20 millions de tonnes de colza. L’Union européenne reste déficitaire pour répondre aux besoins de ses filières notamment du biocarburant. On va trouver des volumes ailleurs chez des pays voisins, voire à l’autre bout du monde », note Gautier Le Molgat. Malgré des assolements corrects, la production européenne de tournesol est attendue à 9,2 millions de tonnes.