Les intégrateurs français voient flou pour l’automne qui se profile sur le marché du petit veau. « Ils font face à une situation exceptionnelle sur le terrain », affirme Olivier van Ingelgem, secrétaire général du syndicat de la vitellerie française (SDVF). Le mois de septembre se caractérise habituellement, et ce malgré des déséquilibres de marché, par une reprise des vêlages qui entraîne les cours des veaux à la baisse. Cette année, « non seulement les prix ne baissent pas, mais ils remontent ! s’étonne Olivier van Ingelgem. C’est complètement inédit. »
Manque de marchandise
Deux pistes d’explication se dégagent, à commencer par le manque de veaux sur le marché. « Les intégrateurs avaient anticipé une reprise habituelle des vêlages, qui finalement n’est pas là », poursuit-il. Des problèmes de mortalités ont notamment pu être observés, une conséquence potentielle des crises sanitaires répétées en France.
« Il s’agit peut-être d’un décalage des vêlages », s’interroge Olivier van Ingelgem. Un adhérent national au SDVF remarque une tendance accentuée dans les Pays de Loire et la Bretagne. « Lorsqu’on recoupe les données, cela correspond aux zones touchées par la FCO 3 et 8. Il n’y a pas d’études scientifiques, c’est simplement un ressenti global du terrain. »
La loi du plus fort
Un autre facteur en cause, la pression des achats espagnols. En juillet, les intégrateurs français avaient décidé de baisser les prix des veaux laitiers. Une tendance que leurs homologues ibériques n’ont pas suivie. « Le ressenti sur le terrain est que les Espagnols n’arrêtent jamais d’acheter, insiste Olivier van Ingelgem. Nos adhérents ne ressentent pas en tout lieu de priorité française. C’est la loi du marché, l’acheteur qui propose le meilleur prix remporte les veaux. »
Alors, puisque les animaux ne semblent pas pointer le bout de leur nez, les intégrateurs français sont contraints de réaugmenter les cours. « C’est un peu la sidération, surtout en septembre. C’est à l’inverse des tendances historiques », insiste Olivier van Ingelgem.