Au 1er septembre 2025, 9 % des nappes d’eau souterraine avaient un niveau en hausse, 14 % étaient stables et 77 % étaient en baisse. « Ce sont des statistiques normales pour la saison, puisque les pluies d’août ont souvent peu d’impact sur les nappes, et que cela sert d’abord à la végétation, au sol, avant de réussir à s’infiltrer en profondeur », a informé Violaine Bault, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), lors d’un point avec la presse le 8 septembre 2025.
Elle a précisé toutefois qu'« il y a quand même eu un soutien par les précipitations de juillet et d'août, avec de petites pluies qui ont réussi à s’infiltrer sur certaines nappes. C’est notamment visible en août, avec un faible soutien par les pluies, mais aussi, par une saison touristique qui s’est arrêtée et par un arrêt précoce des prélèvements pour l’irrigation et l’arrosage. Les cultures ont été récoltées un peu précocement cette année. Donc on a eu des arrêts de prélèvements du début à la mi-août, alors que d’habitude elles se prolongent 15 jours de plus. »

Amélioration par rapport à juillet
À la fin d'août, la situation des nappes reste malgré tout hétérogène : 38 % des points d’observation sont sous les normales mensuelles, 29 % sont comparables et 33 % sont au-dessus, contre respectivement 44 %, 24 % et 32 % en juillet dernier.
L’état des nappes s’améliore légèrement par rapport à juillet, grâce aux apports des pluies efficaces et à la diminution de la pression due aux prélèvements. Quelques nappes voient toutefois leur état se dégrader, du fait d’un déficit pluviométrique persistant :
- La nappe de la craie de l’Artois et du Plateau picard ;
- Les nappes des calcaires jurassiques de la Côte des Bar ;
- Les nappes du socle du plateau du Limousin aux Cévennes.
« La situation était beaucoup plus satisfaisante en août 2024 : 70 % des niveaux étaient au-dessus des normales mensuelles, du fait d’une recharge en 2023-2024 abondante et d’un fort soutien par les pluies du printemps 2024. La situation est meilleure en 2025 pour les nappes très inertielles de la Beauce et du Sundgau (sud de l'Alsace) et pour les nappes réactives de la Corse, de l’Hérault et de l’Orb et de la plaine du Roussillon », ajoute le BRGM.
Nappes inertielles
Dans le détail, l’état des nappes inertielles à la fin d'août 2025 reste globalement satisfaisant, avec des indicateurs proches des normales à modérément hauts :
- La situation des nappes de l’Artois est plus dégradée à l’ouest (avec des niveaux modérément bas) qu’à l’est, où les niveaux sont proches des normales. La nappe de la craie est marneuse en partie ouest et donc plus sensible au déficit pluviométrique persistant depuis février.
- Concernant le Bassin parisien, les niveaux sont modérément hauts à hauts pour les nappes les plus inertielles du sud-ouest et du nord-ouest. La situation s’est dégradée plus rapidement sur les nappes moins inertielles de la bordure ouest et sud-est. Leurs niveaux sont modérément bas à proches des normales mensuelles.
- Les niveaux des nappes du Sundgau (sud Alsace) et du couloir Rhône Saône sont généralement comparables aux normales. Les situations locales peuvent être hétérogènes, avec des niveaux bas à hauts.
Nappes réactives
L’état des nappes réactives est hétérogène mais demeure peu satisfaisant sur de nombreux secteurs. La situation dépend de la recharge de 2024-2025 mais également des cumuls pluviométriques de ces dernières semaines et de la réactivité de la nappe.
Plusieurs nappes présentent des situations excédentaires, avec des niveaux modérément hauts à hauts par rapport aux mois d’août des années antérieures :
- Les niveaux modérément hauts à hauts des nappes inertielles de l’ouest et du sud du Bassin parisien s’expliquent par le bénéfice des recharges excédentaires de 2023-2024 et de 2024-2025 ;
- Les niveaux des nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents restent modérément hauts ;
- La nappe des sables astiens à Valras-Agde est modérément haute, avec des prélèvements en baisse ;
- Le soutien des pluies de juillet et d’août permet de conserver des niveaux modérément hauts sur les nappes du littoral de la Corse.
D’autres présentent des situations peu favorables avec des niveaux bas à très bas par rapport aux mois d’août des années précédentes :
- Les niveaux des nappes réactives des calcaires jurassiques du Boulonnais et de la Lorraine sont bas, conséquence des pluies efficaces déficitaires depuis février ;
- Les nappes du socle du Massif central, des alluvions et bassins tertiaires de la Limagne et des formations volcaniques observent des niveaux bas à localement très bas ;
- Les niveaux des nappes de l’aquifère multicouche du Roussillon, des calcaires karstifiés du massif des Corbières et des alluvions de l’Aude sont bas à très bas.