La chute du nombre de livreurs de lait bio s’accélère au début de 2025. « En janvier, on comptait 6 % de points de collecte bio en moins par rapport à la même période en 2024 », rapporte l’économiste de l’interprofession laitière (Cniel), Corentin Puvilland. Depuis le pic de livreurs bio atteint en 2022, le recul atteint 14 %.

Toutes les régions touchées

Cela représente une perte de 120 millions de litres de lait bio depuis 2022. La collecte est ainsi redescendue à 1,170 milliard de litres au début de 2025. « En janvier, elle a même décroché de 8,6 % par rapport à janvier 2024 », précise l’économiste.

Sur un an glissant, la production de lait produit en agriculture biologique baisse dans toutes les régions, excepté le Centre-Val de Loire. Depuis 2022, plusieurs régions ont vu un producteur sur cinq arrêter complètement la production laitière ou choisir de revenir en conventionnel (Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine).

Les effets indirects de la FCO 3 (sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine) ont fortement pesé sur la production de lait bio dans le nord et l’est du pays. « Dans les Hauts-de-France, le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté, Régions les plus touchées par l’épizootie, le reflux de la production a été supérieur à 15 % d’une année sur l’autre au mois de janvier », rapporte le Cniel.

L’écart entre le prix du lait bio et conventionnel se réduit

En 2024, le prix réel du lait bio payé aux éleveurs a augmenté de 1 % sur un an, après avoir progressé de 5 % en 2023. Sur douze mois glissants, il s’est établi à 517 € pour 1 000 litres, soit 45 € de plus que le prix du lait conventionnel sur la même période.

Les ventes de produits laitiers bio sont encore en baisse en grandes et moyennes surfaces, mais rebondissent dans les circuits spécialisés bio. Cependant, le recul ralentit dans les circuits généralistes, passant de 11 % en 2023 à 3 % sur les deux premières périodes de 2025 en volume-équivalent lait.

Conséquence de la baisse des ventes, beaucoup de produits bio ont subi des déréférencements. « Le nombre de références de fromages a chuté de 40 %, et de 8 % pour le lait liquide », observe Corentin Puvilland. L’économiste rapporte néanmoins qu’à l’exception des fromages, la baisse de référencements « s’enraye depuis le début de l’année 2024 »… Cette stabilisation « peut laisser espérer une amélioration de la situation dans les prochains mois ».

En Allemagne, les produits laitiers bio sont plus populaires. Les ventes de lait liquide bio s’établissent à des niveaux records et étaient reparties à la hausse dès le début de 2024.