« Nous sommes à présent en mesure de vous préciser la date de fin de nos relations et par conséquent l’arrêt de la collecte auprès de votre exploitation qui interviendra le 30/07/2026 ». C’est ce que Lactalis indique dans un courrier envoyé le 29 janvier 2025 aux 272 éleveurs concernés par la rupture de contrat en 2026.
Tandis que l’arrêt de collecte prévu par le géant laitier devient plus concret que jamais, l’Unell (Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis) assure à La France Agricole avoir identifié « une ou plusieurs solutions pour chaque éleveur ». L’association d’organisation de producteurs (AOP) et le cabinet indépendant Triangle avaient rencontré toutes les laiteries intéressées à la fin de l’année dernière pour identifier leurs besoins. Des réunions collectives par zones ont ensuite permis de présenter aux producteurs les solutions proposées en janvier.

Des propositions fragiles
« Chaque éleveur connaît désormais les options qui s’offrent à lui, se réjouit le président de l’Unell, Yohann Serreau. Attention cependant, quelques dizaines de solutions sont très fragiles, notamment les propositions uniques. » Le représentant des organisations de producteurs rappelle qu’il y aura forcément « des cas particuliers à gérer ». L’Unell encourage ainsi une démarche collective, pour que les éleveurs voisins se coordonnent avec une même laiterie.
Laiteries et producteurs vont se rencontrer en février pour une présentation des cahiers des charges des transformateurs. À la suite de ces rencontres, l’Unell espère « concrétiser la moitié des propositions avant l’été », mais estime qu’il reste encore un gros travail à réaliser.
Pas d’indemnités prévues
Les producteurs abandonnés par Lactalis attendent aussi des indemnités pour faire face au préjudice moral et financier subi, ajoute l’Unell. Mais à ce jour, l’industriel « refuse d’ouvrir les discussions avec l’Unell pour indemniser collectivement les éleveurs », fustige l’AOP.
« Lactalis considère que les producteurs avec des solutions n’ont pas subi de préjudice », déplore Yohann Serreau, pointant « le manque de considération » répété du géant laitier. Le groupe souhaitait envoyer les courriers de résiliation dès le 15 octobre, mais l’Unell avait finalement négocié plusieurs mois de rab.
Malgré les écueils à venir, l’Unell assure veiller à ce que chaque producteur puisse choisir une relation commerciale adaptée à ses besoins. De son côté, Lactalis certifie dans son courrier de préavis « ne formuler aucune objection » si le producteur venait à trouver une solution avant la fin du délai imparti de 18 mois.