L’heure n’est plus aux consultations mais à l’action si la France veut freiner la décapitalisation de ses cheptels bovins, ovins, caprins et équins. C’est le message qu’Interbev, l’interprofession du bétail et de la viande a adressé au ministère de l’Agriculture ce mercredi 3 décembre 2025.
Reconquérir la souveraineté alimentaire
Dans un communiqué de presse, l’interprofession met sur la table dix mesures « prioritaires » et « urgentes » en vue des conférences de la souveraineté alimentaire. Et elle se dit « prête à travailler avec le gouvernement pour concrétiser les mesures promises dans le cadre du plan de reconquête de notre souveraineté sur l’élevage ».
« Sur la base du plan de reconquête sur l’élevage, notre filière a travaillé, proposé, construit, rappelle Jean-François Guihard, président d’Interbev. […] La France a besoin d’un cap clair, cohérent et interministériel. Sans cela, nous continuerons de perdre des éleveurs, des prairies, des abattoirs… et notre capacité à produire notre propre alimentation. Il est temps d’agir. »
Besoin d’une « une mobilisation rapide et cohérente »
Interbev présente son plan comme « une déclinaison concrète et opérationnelle du travail engagé par la filière. […] Il met à la disposition des pouvoirs publics des mesures immédiatement actionnables, dans un contexte où la décapitalisation exige une mobilisation rapide et cohérente. »
Le plan de l’interprofession s’articule autour de dix mesures :
- Exiger que les viandes importées répondent aux règles imposées aux éleveurs français et refuser les accords de libre-échange « inéquitables » ;
- Renforcer des soutiens aux filières des ruminants, comme les aides de la Pac, « pour enrayer la baisse du cheptel » ;
- Mettre en place une stratégie sanitaire « cohérente et beaucoup plus axée sur la prévention » portée au niveau européen et la vaccination pour « mieux protéger les cheptels » et « faciliter les mouvements » ;
- Favoriser le renouvellement des générations et la préservation des savoir-faire tout au long de la filière, de l’élevage à la boucherie. L’interprofession met l’accent sur la sécurisation du revenu des éleveurs au travers de la contractualisation et la modernisation des bâtiments d’élevage ;
- Assurer une réglementation européenne « pragmatique », « cohérente » dont l’application est harmonisée ;
- Accélérer « la dématérialisation des documents d’identification, annoncée depuis trois ans » pour répondre aux enjeux de traçabilité ;
- Renforcer la présence de la viande française en restauration collective qui « constitue un levier essentiel pour soutenir les filières françaises » ;
- Garantir la transparence de l’origine des viandes auprès des consommateurs pour leur permettre « de faire un choix éclairé dans tous les circuits de distribution » ;
- Définir un affichage environnemental des produits alimentaires « juste et cohérent, qui valorise réellement les atouts de l’élevage herbager » ;
- Reconnaître la place de la viande dans l’équilibre alimentaire.