Un rapport publié le 13 avril 2023 par les inspections des ministères de l’Agriculture, de la Transition écologique et de l’Intérieur évoque 18 recommandations pour améliorer l’anticipation et la gestion des futurs épisodes de sécheresse. Commandité par le gouvernement suite à la sécheresse de 2022, ce rapport « dresse, pour la première fois dans un cadre interministériel, un retour d’expérience partagé de la gestion de l’eau ». Il met en avant l’impact sur les secteurs économiques, notamment l’agriculture, avec des pertes importantes de rendement.

Parmi ces recommandations, qui serviront de base à la mise à jour du dispositif pour l’été 2023, huit sont déjà intégrées au plan eau présenté le 30 mars 2023 par le président de la République, a précisé à la presse le cabinet du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, le 12 avril. « C’est le cas, par exemple, des recommandations relatives au développement de la réutilisation des eaux usées, à la sobriété des usages ou encore au renforcement de la communication.

Réactivité importante

« Huit autres recommandations sont des mesures de crise, de suivi immédiat ou demandant une réactivité importante et seront mises en œuvre ou sont en cours déjà de mise en œuvre en vue de l’été prochain », souligne l’entourage de Christophe Béchu. Elles ont déjà fait, font ou feront, d’ici à l’été, l’objet de consignes aux services déconcentrés, aux préfets ou aux services ministériels. Ces recommandations concernent le suivi des étiages, le renforcement des lignes directrices sur les mesures de restriction par exemple.

Arrêtés de restriction et sanctions

Les deux dernières recommandations abordent davantage le moyen terme et se déploieront un peu plus progressivement. Il s’agit de celle relative à la gestion des grandes retenues d’eau ou de barrages et à la question des sanctions en cas de non-respect des arrêtés de restriction d’usage de l’eau. Ce dernier point fait partie des chantiers du nouveau directeur général de l’Office français de la biodiversité (OFB).

Politique de transformation

Les rapporteurs soulignent que « parallèlement aux dispositifs de gestion de crise, seules des politiques de transformation de nos usages de l’eau dans la durée permettront d’éviter les ruptures brutales ». Ils estiment que « de nombreux chantiers restent souvent à construire ou à accélérer, tant l’eau, malgré les avertissements à répétition que constituent les sécheresses récurrentes, est encore trop fréquemment considérée comme une ressource inépuisable et gratuite : identification des vulnérabilités des territoires les plus exposés et plans d’actions pour les réduire, trajectoires de sobriété pour les principales filières, diffusion de technologies innovantes pour optimiser l’usage de chaque goutte d’eau, stockage lorsque c’est techniquement et économiquement pertinent, communication et pédagogie vis-à-vis du public… »