Le marché n’arrive pas à absorber l’offre excédentaire de porcs dans le nord de l’Europe. « Déjà, au cours de la deuxième semaine de 2024, le Danemark avait réduit son prix d’acompte […], rappelle le Marché du porc breton (MPB) dans sa note hebdomadaire diffusée ce 22 janvier 2024. Aux Pays-Bas, l’abattoir Vion avait abaissé son prix de 6 cents dans un contexte de demande de viande extrêmement calme. » Cette semaine il annonce une baisse de 3 centimes.
L’Allemagne et la Belgique enchaînent
La semaine dernière, l’Allemagne et la Belgique leur ont emboîté le pas. « Le prix d’acompte danois enregistre une nouvelle baisse de 6 cents pour la semaine qui débute, complète le MPB. L’Autriche annonce également un repli de 7 cents dans la mouvance allemande. »
En Allemagne, les manifestations d’agriculteurs ont ralenti le commerce des porcs et « l’annonce par Vion de la fermeture de certains sites a créé beaucoup d’incertitude ». Bilan, le prix allemand a chuté de 10 centimes, à 2 €/kg. « Les volumes disponibles [sur le marché de la viande] sont largement suffisants, les prix des poitrines et du jambon baissent, les autres découpes sont majoritairement stables. »
En Belgique aussi, le prix du porc se replie, de 6 centimes, à 1,43 €/kg. « Sur le marché de l’offre, il y a beaucoup d’excédents, les poids augmentent fortement et sont à présent 2 kg supérieurs à ceux de la même semaine de 2023. Sur le marché intérieur, les prix de la viande sont restés stables, excepté le prix du jambon qui baisse. L’export est modéré avec des prix sous pression. »
En Italie, les prix restent également orientés à la baisse : de 1,9 centime pour arriver à 1,785 €/kg. « L’offre de porcs bien que modérée est supérieure à la demande, observe le MPB. Sur le marché de la viande, les tarifs sont à la baisse tant pour les produits vendus en frais que ceux destinés à la transformation. »
La France et l’Espagne résistent
Les cours du porc ont résisté en France et en Espagne pour l’instant. La demande des abattoirs espagnols reste soutenue, et « pourrait bientôt dépasser le niveau des offres, estime le MPB. Pour le moment, il y a encore des retards et les poids continuent de monter à des niveaux historiques. Cette hausse est surtout le fait de spéculations, car le prix ne devrait pas baisser puisqu’il est vendu plus de porcs que ne sont rentrés de porcelets. »
Reste que, selon le MPB, « le prix de la viande baisse, ce qui réduit les marges des abattoirs. Les ventes à l’exportation à destination des pays tiers sont calmes, les prix espagnols ne sont pas compétitifs. Le marché des porcelets est plus tendu, avec une offre réduite, une forte demande et des prix très élevés. »
En France, le prix du porc a été reconduit à 1,782 euro la semaine passée. La demande est soutenue par les opérations de promotion, mais les reports d’abattage liés aux fêtes de fin d’année laissent « aux abattoirs un approvisionnement suffisant qui exclut toute pression sur le prix du porc. Cela se traduit […] par des enchères aux amplitudes restreintes et par un nombre élevé de porcs laissés sans enchère. »