Le printemps 2025 s’est montré clément pour la production laitière. La collecte de lait de vache s’est redressée, portée par une bonne mise à l’herbe et « des prix d’aliments plus accessibles », selon l’Institut de l’élevage (Idele). Mais depuis la mi-juin, la France est confrontée à une forte vague de chaleur et à une sécheresse marquée, qui « compromettent fortement la pousse de l’herbe et la productivité des vaches laitières ».

Au mois de juin, la collecte laitière est restée au même niveau qu’en 2024, après l’avoir dépassé au printemps (+1,8 % en mai par rapport à mai 2024). Les tendances divergent selon les régions. L’enquête mensuelle de FranceAgriMer fait état d’un recul marqué des livraisons au mois de juin par rapport à 2024 dans plusieurs régions comme le Grand Est (–8,3 %), ou la Bourgogne-Franche-Comté (–2,5 %). À l’inverse, la collecte a progressé en Bretagne (+4,1 %) et en Normandie (+2,8 %). Elle est repassée sous son niveau de 2024 entre la mi-juin et la mi-juillet 2025.

Inquiétudes en bio

L’été s’avère donc « perturbé, avec des prairies souvent desséchées, un pâturage parfois interrompu, et un recours accru à la complémentation, à l’auge ou directement au champ », indique l’Idele. Autre élément perturbateur, la recrudescence des cas de fièvre catarrhale ovine (FCO) de type 3 et 8, notamment dans l’Ouest français, gros bassin de production laitière. Sans compter l’apparition de la dermatose nodulaire contagieuse dans les Savoies.

Du côté du lait bio, les perspectives pour les mois à venir suscitent des inquiétudes. La collecte est toujours en berne, avec une baisse de 6,3 % sur le premier semestre de 2025 par rapport à 2024. « De nombreux éleveurs redoutent un manque de fourrages pour l’automne et l’hiver prochains. L’achat de fourrages est compliqué par le manque d’offre et des prix des aliments prohibitifs. Dans ce contexte tendu, le risque de déconversion vers le conventionnel est fort », avance l’Idele.