Pour la deuxième année consécutive, la collecte de lait de chèvre a diminué en 2024 en France. Elle s’est établie à 500 millions de litres, en repli de 3,2 % par rapport à 2023, selon la note de tendances de l’Institut de l’élevage (Idele). Si les données ne permettent pas de trancher sur un potentiel impact de la fièvre catarrhale ovine (FCO), la météo a en revanche eu un rôle déterminant.
Des fourrages de mauvaise qualité
« La mauvaise qualité des fourrages combinée à un manque d’ensoleillement et une humidité importante ont pénalisé les lactations de 2024 », confirme l’Idele. Le recul a été particulièrement marqué sur la deuxième moitié de l’année, avec un début d’automne très pluvieux.
Les deux pics de lactation printanier et automnal sont moins accentués que d’ordinaire. Dans le détail, la collecte est restée stable dans les Pays de la Loire en 2024, mais elle a baissé dans les autres bassins de production : –5 % en Nouvelle-Aquitaine et en Auvergne-Rhône-Alpes, –4 % dans le Centre-Val de Loire, –2 % en Occitanie.
Importations
Malgré la baisse de collecte, la consommation de fromages de chèvre et de produits ultra-frais a tenu, obligeant les transformateurs à compter sur les stocks de produits de report. « S’ils étaient importants en début d’année, ils se sont fortement réduits sur le dernier trimestre 2024 (–30 % en décembre 2024 par rapport à décembre 2023) », constate l’Idele.
Pour assurer la transformation, les industriels ont aussi dû compter sur des importations de lait de chèvre. Sur l’année, l’approvisionnement total (collecte et importations) des transformateurs laitiers français a atteint 552 millions de litres, soit 3,3 % de moins qu’en 2023.
Les laiteries françaises ont fabriqué 98 000 tonnes de fromages de chèvre, une hausse de 1 % par rapport à 2023, qui suit celle de la consommation. Les fromages à la coupe, notamment des bûches, pour la restauration hors domicile ou la transformation enregistrent un rebond de 8 % des fabrications.