Avec une moyenne de 4 134 producteurs par mois en 2023, le nombre de producteurs de lait de vache biologique se replie de 2,8 % par rapport à 2022. « La diminution est plus modérée que pour l’ensemble de la filière laitière, mais il s’agit d’une inversion de tendance forte dans le cas de la filière biologique », explique FranceAgriMer dans son bilan du marché des produits laitiers publié le 16 février 2024.

Une collecte régionale contrastée

Conséquence de ce repli, la collecte de lait de vache biologique recule de 4,5 % entre 2022 et 2023 pour atteindre 1,23 million de litres. FranceAgriMer observe néanmoins des différences régionales. Si la collecte progresse en Normandie (+1,1 %), elle chute de 4,6 % en glissement annuel dans les deux principales régions productrices, à savoir la Bretagne et les Pays de la Loire. En parallèle, le prix du lait biologique s’établit à 514,1 €/1 000 l en 2023, soit une hausse de 5,5 % (+27,0 €/1 000 l).

Malgré de meilleurs taux de matière grasse et de matière protéique par rapport à 2022, les fabrications ont chuté plus fortement que la collecte. Dans le détail, les volumes reculent de 7,2 % sur un an pour le lait conditionné, de 7,6 % pour les yaourts et de 19,2 % pour les desserts lactés. Sur la même période, les fabrications de crème ont diminué de 8,2 % et celles de beurre de 9,6 %. De même pour les fabrications de fromages qui s'orientent à la baisse entre 2022 et 2023.

Des produits laitiers moins consommés

En 2023, la crise de consommation du bio s’est poursuivie. L’ensemble des familles de produits laitiers ont été impactées par des reculs dans les quantités achetées, de manière plus prononcée que pour les produits conventionnels. Et ce malgré des hausses de prix moins fortes pour les produits biologiques que pour les produits conventionnels.

En conséquence, la part du bio dans les achats de produits laitiers s’est repliée de 0,8 point pour le lait, atteignant 8,0 % du volume total. « Les produits laitiers biologiques ont perdu des acheteurs en 2023, notamment pour le produit phare, le lait conditionné, pour lequel le taux de pénétration du produit a diminué de 3,4 points en un an seulement », détaille FranceAgriMer. Il en est de même pour la crème et les ultra-frais qui perdent respectivement 2 et 4 points.