La récolte totale de céréales dans l’Union européenne et au Royaume-Uni s’élèvera en 2023 à 296,7 millions de tonnes (Mt). Ces prévisions sont en baisse par rapport aux 303,5 Mt prévues en mars, mais en hausse par rapport aux 291,1 Mt de 2022. C’est ce qui ressort des estimations du Cocéral (Comité du commerce des céréales, aliments du bétail, oléagineux, huile d’olive, huiles et graisses et agrofournitures) diffusées le 12 juin 202.

« La principale raison de cette révision à la baisse est la sécheresse actuelle dans la moitié nord de l’Union européenne. Les prévisions de récolte ont été considérablement réduites pour la Suède, le Danemark et les pays baltes. La production a également été revue à la baisse pour l’Allemagne et l’Espagne, où les pluies actuelles sont arrivées trop tard pour le blé et l’orge », détaille l’organisation.

Sur un an, rebond en maïs

La production de blé tendre devrait atteindre 142,4 millions de tonnes, contre 144,5 millions de tonnes dans les précédentes prévisions et 142,5 en 2022. Celle d’orge s’établirait à 56,6 Mt, en baisse par rapport à la prévision de mars de 59,6 millions de tonnes et par rapport aux 59,3 millions de tonnes de 2022.

Les estimations en maïs, de 61,3 millions de tonnes, sont plus pessimistes qu’en mars, où le Cocéral annonçait une production de 62,3 millions de tonnes, mais supérieure à l’année passée où les rendements avaient fortement été impactés par la sécheresse. La Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et l’Italie devraient notamment avoir « des récoltes beaucoup plus importantes, indique l’organisation. La récolte française, en revanche, ne devrait pas se rétablir dans une large mesure, car les surfaces sont en baisse en raison des coûts élevés des intrants. Des cultures comme le tournesol devraient remplacer une partie de la superficie [habituellement] consacrée au maïs ».

Rendement du colza à la baisse

En colza, le Cocéral table sur une production stable par rapport à 2022, à 21 millions de tonnes. Il l’avait imaginée à 21,1 millions en mars. Les rendements devraient légèrement diminuer sur un an, compensés par des surfaces en hausse. « Si la sécheresse qui sévit actuellement dans la moitié nord de l’Union européenne se poursuit en juillet, il est fort probable que les prévisions de production soient à nouveau revues à la baisse », prévient le Comité. En France, les rendements sont estimés à 33 q/ha, contre 36,8 en 2022. Les surfaces progresseraient de 1,229 à 1,344 million d’hectares sur la même période, n’empêchant pas le recul de la production, de 4,523 à 4,435 millions de tonnes.

La production de tournesol s’établirait, quant à elle, à 10,832 millions de tonnes, contre 9,543 en 2022, tirée par une hausse de rendement (+3,5, à 21,8 q/ha) qui ferait plus que compenser la baisse des surfaces. En soja, la progression des rendements et des surfaces conduiraient à une hausse des récoltes.