« La période du confinement représente une perte de chiffre d’affaires de 140 millions d’euros pour les filières des AOP et IGP laitières, souligne Michel Lacoste, président du Cnaol (Conseil national des appellations d’origine laitières) ce jeudi 16 juillet 2020. La consommation est aujourd’hui revenue à des niveaux quasi normaux mais rien n’est acquis. »
Car si le président se dit confiant sur le dynamisme de la consommation estivale pour résorber une partie des stocks emmagasinés, la crise économique et sociale consécutive à la crise du Covid-19 risque d’influer sur les modes de consommation. « Les grands groupes ont pu amortir l’impact de la crise mais certains fermiers et PME sont déjà très affaiblis. »
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« Avancer sur la présence dans les cantines »
Bien que le plan du Cnaol proposé au ministère de l’Agriculture à la fin de mars soit resté sans réponse, les acteurs de la filière ne désespèrent pas. « Nous allons solliciter l’appui de l’interprofession laitière nationale (Cniel) et du ministère de l’Agriculture pour répondre à l’appel d’offres de la Commission européenne sur la promotion des secteurs agricoles les plus touchés par la crise », explique Michel Lacoste.
En parallèle, le Cnaol sollicite les parlementaires pour faire avancer l’application des États-généraux de l’alimentation. « Des amendements sont nécessaires pour avancer sur la présence des appellations laitières dans les cantines scolaires et la restauration hors foyer. » Les amendements déposés en mai à propos des crédits d’impôt sur les dons de fromages sous appellations et l’éligibilité de ces fromages au fonds de solidarité, non retenus à l’Assemblée nationale, vont à nouveau être présentés au Sénat cette semaine.
Rencontre avec le nouveau ministre
« Nous devions rencontrer Didier Guillaume le 9 juillet dernier mais le remaniement ministériel a bouleversé le programme, ajoute Michel Lacoste. Une demande a d’ores et déjà été formulée pour rencontrer le nouveau ministre, Julien Denormandie. »
En plus des points énoncés ci-dessus, la question de l’indemnisation des producteurs ayant vu une partie de leur lait déclassé (fonte, spot) sera mise sur la table. « Nous ne demandons pas une prise en charge à 100 % mais au moins une aide pour les producteurs et opérateurs les plus fragilisés. Il en va de la diversité du plateau de fromages français et de la sauvegarde de notre patrimoine. » Ce rendez-vous sera également l’occasion de proposer le modèle durable des AOP et IGP laitières comme base de réflexion pour repenser le modèle agricole français.