« La future Pac risque de privilégier le système assuranciel privé qui a pourtant fait la preuve de son inefficacité et de son inégalité », s’inquiète la Confédération paysanne dans un communiqué de presse diffusé le 22 mai 2025. Le syndicat défend une alternative : « la mise en place d’un fonds professionnel mutuel et solidaire, encadré par l’État et financé par l’ensemble de la filière agricole avec un soutien public fort ».
À l’heure où la Pac post-2027 se prépare, l’enjeu est clair et la Confédération paysanne rappelle son attachement : « Ces fonds doivent être orientés vers le financement de fonds mutualisés, garantissant une couverture efficace et accessible pour tous les paysans et paysannes. »
Les failles du modèle assuranciel
Lors d’une conférence sur l’assurance récolte et l’accès aux financements des exploitations au sein de l’Union européenne, le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, a relancé le débat sur l’avenir du soutien public à la gestion des risques climatiques. Pour la Confédération paysanne, il a plaidé pour « un renforcement de la place accordée aux assurances récoltes privées dans la future Pac », alors que le modèle assuranciel français fait état « d’un bilan catastrophique », estime le syndicat.
Un constat pas à la hauteur
Deux ans après la réforme du système français, « seulement 18,3 % des fermes françaises sont assurées en 2024, contre 14,5 % en 2022 avant la réforme », selon les chiffres communiqués par la Confédération paysanne issus de la dernière commission chargée de l’orientation et du développement des assurances (Codar) organisée avec les professionnels et le ministère de l’Agriculture.
« Les fermes non assurées sont six fois moins indemnisées que les assurées en cas de pertes majeures », selon le syndicat. Et certaines filières, comme le maraîchage diversifié, restent toujours sans solution assurancielle adaptée, dénonce aussi la Confédération paysanne.