Pour la Confédération paysanne, la sécheresse et les incendies de l’été doivent être l’occasion de « changer de système d’indemnisation » face aux risques climatiques, propose Thomas Gibert, porte-parole du syndicat lors de leur conférence de rentrée, mercredi 3 septembre 2025. Le maraîcher espère porter ce sujet auprès des politiques en cette rentrée. Le syndicat veut encourager la création d’un « fonds mutuel et solidaire universel » où l’ensemble de la filière (y compris l’amont et l’aval) participe au financement de ce fonds pour « remplacer l’ensemble du système d’assurance ».

Alors que les agriculteurs doivent affronter des baisses de rendements ou des crises sanitaires pesant sur la rentabilité de leur exploitation, « ce n’est pas normal que [l’amont et l’aval] continuent à se gaver sur le monde paysan sans porter les risques du réchauffement climatique ». D’où l’intérêt de les intégrer dans l’abondement d’un nouveau fonds pour partager le risque.

18 % des fermes assurés en 2024

Car face aux aléas climatiques actuels, Thomas Gibert constate « l’échec total du système assurantiel privé » mis en place pour les agriculteurs. En 2024, seules 18 % des fermes ont demandé l’aide à l’assurance récolte.

Certaines productions en sont encore exclues, comme le maraîchage diversifié. « Aujourd’hui, l’immense majorité des agriculteurs se retrouvent sans filet de sécurité », observe le porte-parole qui s’inquiète : « Les assurances privées se posent clairement des questions sur la pérennité de ce système-là. »

Interrogé sur l’indemnité de solidarité nationale (ISN), le porte-parole pointe les limites de ce « petit parachute » pour les non-assurés : il ne se déclenche qu’à partir de 50 % de pertes en grandes cultures et « avec des taux d’indemnisations qui sont ridicules » : il n’y aurait eu pour l’instant que 35 % d’indemnisation pour les terres.

D’après la Confédération paysanne, entre 510 et 520 millions d’euros de l’enveloppe consacrée aux aides face aux aléas climatiques ont été utilisés en 2024, « alors que la clause maximale est de 680 millions », observe d’un œil inquiet Thomas Gibert, faisant état d’une année pourtant pas « exceptionnelle » en matière de risques climatiques. Avec des aléas qui risquent de devenir de plus en plus puissants, « on va largement dépasser cette clause », craint le porte-parole.