En étude depuis quatre ans, le projet d’abattoir mobile pourrait enfin voir le jour. « La construction de l’abattoir devrait démarrer dès le mois d’octobre pour une mise en service au printemps 2021 », annonce Emilie Jeannin dans un communiqué de presse diffusé en juillet 2020. Un camion devrait ainsi sillonner les routes de Bourgogne-Franche-Comté et des départements limitrophes, pour permettre l’abattage des bovins sur la ferme. « Entre 250 et 300 éleveurs ont déjà manifesté leur intérêt pour ce nouveau modèle », se réjouit-elle.
« Pour un coût global du projet à hauteur de 1 852 000 euros, 602 000 euros ont déjà été levés auprès d’investisseurs privés », indique l’éleveuse. Via une campagne de financement participatif ouverte ce 23 juillet 2020, Emilie Jeannin espère obtenir 250 000 euros supplémentaires pour commencer la construction de ce premier abattoir mobile en France.
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En attente de l’agrément sanitaire
« Ce camion, avec ses deux remorques, dispose de toute l’infrastructure et des équipements nécessaires à l’abattage des animaux, la mise en carcasse et le ressuage des carcasses en frigo, rapporte le communiqué. Il est conçu pour répondre parfaitement aux normes d’hygiène et de sécurité alimentaire et aux exigences en matière de protection animale prévues par la réglementation. »
Les derniers éléments du dossier d’agrément ont été déposés auprès des services du département à la mi-juin. « Une fois l’agrément obtenu, nous serons soumis à la même réglementation que les unités d’abattage fixes, moyennant quelques ajustements étant donné que le camion ne nécessite pas de transport, ni d’espace d’attente avant la mise à mort », rapporte Emilie.
Cinq personnes sous contrôle vétérinaire
Pour assurer le bon fonctionnement de l’abattoir mobile, « une équipe de cinq personnes, sous le contrôle systématique d’un vétérinaire, se chargera de l’abattage des animaux puis de la préparation des carcasses », indique le communiqué. « La découpe et le conditionnement seront assurés par nos partenaires en prestation de services », complète Emilie Jeannin.
La viande, issue de ce système d’abattage, sera commercialisée sous la marque Le Bœuf éthique, auprès d’enseignes de la grande distribution, de restaurateurs et de bouchers. « Une trentaine de bouchers de nouvelle génération en France nous ont déjà contactés pour commercialiser la viande sous l’étiquette Le Bœuf éthique », rapporte l’éleveuse de charolaises.
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« Une dizaine de bovins par jour »
« En phase de lancement, nous pensons partir sur un abattage de 4 bovins par jour. En vitesse de croisière, nous nous fixons d’en abattre une dizaine », prévoit Emilie Jeannin. Les éleveurs souhaitant bénéficier de l’abattoir mobile devront s’engager à respecter une charte définie par Le Bœuf éthique, intégrant notamment des engagements forts en matière de bientraitance animale.
« Le nombre d’animaux à abattre devra être anticipé sous la forme d’un planning de travail. Une contractualisation, basée sur les indicateurs de coûts de production définis dans le cadre des plans de filière, sera également établie, souligne Emilie Jeannin. Nous avons pour objectif de travailler, en phase de routine, avec 250, voire 300 éleveurs. »