Dans un arrêté publié au Journal officiel le 7 septembre 2025, le ministère de l’agriculture modifie les mesures de prévention et de lutte contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) telles que définies dans l’arrêté du 25 septembre 2023. Bien que les campagnes vaccinales remplissent leurs objectifs, selon le ministère de l’Agriculture, les éleveurs demandent des assouplissements concernant les protocoles de surveillance et les règles de mises à l’abri.

« C’est une très bonne chose. » Contactée par La France Agricole, la directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), se réjouit de cette avancée pour les éleveurs. Ce nouvel arrêté qui harmonise les règles de mises à l’abri entre les différentes productions de volailles, marque « la reconnaissance de l’efficacité de la vaccination », souligne aussi Marie-Pierre Pé. Même si cet assouplissement est assorti de conditions très strictes, les éleveurs ne seront plus systématiquement contraints au confinement des canards vaccinés dès que le niveau de risque sera relevé.

La sortie des canards vaccinés est conditionnée

Le nouvel arrêté ajoute principalement des mesures applicables en cas de risque « élevé » pour les canards vaccinés. Il indique ainsi : « Les canards vaccinés conformément à l’article 45 peuvent être placés sur un parcours adapté au plus tôt quinze jours après la finalisation du protocole de primovaccination et après information préalable du préfet. » Ce déconfinement des volailles en parcours adapté est conditionné :

  • Au respect strict de l’obligation de surveillance postvaccinale ;

  • À l’obtention d’un résultat conforme lors de l’évaluation annuelle de la biosécurité ;

  • À la réalisation d’un dépistage virologique favorable du virus de l’IAHP lors de tout mouvement vers un autre site d’élevage, effectué sur vingt canards au plus proche de la date du départ et au plus tôt dans les 72 heures précédant le mouvement ;

  • Au respect d’une densité permettant la claustration des canards en bâtiment fermé.

La définition du « parcours adapté » est précisée

Les élevages de plus de 250 canards sont concernés par la vaccination préventive rendue obligatoire depuis octobre 2023. « Le maintien en parcours adapté des canards vaccinés planifiés pour rester plus de 12 semaines en élevage, hors phase d’engraissement pour les palmipèdes à foie gras, est conditionné à la réalisation d’un protocole vaccinal défini par instruction technique du ministère en charge de l’Agriculture », spécifie le nouvel arrêté.

Le ministère précise par ailleurs dans l’arrêté du 5 septembre la définition d’un « parcours adapté » qui se doit d’être « adossé à un bâtiment dont la litière est correctement entretenue, doté de dispositifs permettant d’éviter la présence d’eau stagnante ou de boue aux abords des bâtiments ».

Plusieurs pays touchés par de premiers foyers en élevage

Depuis le 4 février 2025, la France continentale a retrouvé un statut « indemne » d’influenza aviaire hautement pathogène. Et le niveau de risque a été abaissé à « négligeable » sur l’Hexagone depuis le 8 mai dernier par arrêté du 30 avril 2025.

Cependant, « le risque de détecter en France le virus de l’IAHP à partir de l’avifaune sauvage reste présent », avertit la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale dans le dernier bulletin de veille internationale publié le 9 septembre. Elle y rappelle l’importance de maintenir, entre autres, « l’observance stricte en routine des mesures de biosécurité pour tous les maillons des filières et sur l’ensemble du territoire national », afin de limiter le risque actuel et à venir.

Les détections récurrentes sur les oiseaux sauvages durant l’ensemble de la saison suggèrent « une circulation persistante » du virus de l’IAHP, notamment au Royaume-Uni et en France. « Bien que localisées et sporadiques, les détections récentes indiquent la persistance actuelle du risque d’introduction en élevage indépendamment des mouvements migratoires des oiseaux sauvages », souligne la plateforme d’épidémiosurveillance. Depuis le début du mois d’août, quelques cas ont été détectés en France sur l’avifaune sauvage sur la cote atlantique, dont le cas le plus récent date du 27 août dans le Morbihan. Six autres pays européens ont également rapporté des cas positifs sur l’avifaune sauvage.

En élevage, de nouveaux foyers ont été répertoriés tout récemment dans plusieurs pays d’Europe : d’abord au Royaume-Uni, en Bulgarie, et depuis la semaine dernière en Allemagne, en Espagne, au Portugal et en Norvège.