« Au début, on s’est dit que c’était beaucoup trop grand ! », s’exclame Klaus Unterecker. Cet éleveur porcin évoque ainsi les nouveaux locaux de la Cuma Bio tout terrain, à Seissan, dans le Gers.
Depuis la mi-mars, une quinzaine de producteurs adhérents utilisent l’abattoir de volailles et le lieu de découpe et de transformation de volailles, porcins, ovins, caprins. Sur 600 m², soit une surface deux fois plus grande que les anciens locaux, volailles et viandes bouchères ont chacune leur ligne et les conditions de travail ont été améliorées.
« Un abattoir en collectif, c’est assez unique », se félicite Tom Lignières, le président de la Cuma. Ainsi, du côté des volailles, « nous faisons des lots, puis les éleveurs peuvent procéder eux-mêmes à l’abattage. Et donc, s’ils le veulent, ils peuvent tout maîtriser et limiter les coûts. ». De même, pour toutes les espèces, « ici, on peut maîtriser la découpe et la transformation ». Le tout à des prix « compétitifs » et avec une organisation adaptée aux petits lots. « Avoir un atelier de découpe à la ferme, ce serait financièrement inenvisageable, témoigne Roxéanne Pinel, éleveuse caprine et porcine. Pourtant, la transformation nous apporte de la valeur ajoutée. » Tom Lignières, éleveur de porcs gascons, va plus loin : « Beaucoup font de la vente directe. Et c’est plus facile quand on maîtrise chaque étape. Sans aucun doute, la Cuma — qui n’est pas réservée qu’aux bios ! — a déclenché des installations. »
Davantage de volumes
Mais il y a un revers à la médaille : le nouveau site implique des frais. La Cuma doit donc « multiplier les volumes par trois en boucherie et par deux en volailles en trois ans », résume son président, pour atteindre 150 tonnes en viande et 100 000 volailles par an. Les dirigeants ont des pistes : la transformation de lapins dès septembre, le développement des plats cuisinés grâce à un nouvel autoclave, l’ouverture de la Cuma à des tiers non-associés et la croissance de l’activité bovine. Le tout en lien avec l’abattoir d’Auch, multi-espèces, en cours de relance. « La dynamique des deux sites peut être gagnant-gagnant », assure Tom Lignières.