Médecins, infirmiers, entraîneurs sportifs et même agriculteurs, les vacanciers qui poussent les portes de la ferme ancestrale de La Borie Haute, en Aubrac, ne manquent pas. Installée hors cadre familial sur l’exploitation laitière en tant que salariée en 2018, puis comme coexploitante en 2023 avec son mari, Caroline Carette travaille depuis un an et demi avec Éloïse Raillard, créatrice de l’agence de voyages Nos chères campagnes, grâce à la coopérative fromagère Jeune montagne qui les met en relation.

« En montrant aux gens ce que nous faisons au quotidien »

« On a la chance d’avoir une super filière sur l’Aubrac, relate l’agricultrice de 39 ans. Alors, avec mon mari, on s’est dit qu’il fallait la faire connaître en montrant aux gens ce que nous faisons au quotidien. Ouvrir notre ferme nous permet d’atteindre ce but, mais faute de temps, ça reste une activité annexe. »

Comme une dizaine d’autres exploitations alentour, La Borie Haute livre ses fromages AOP Laguiole à la coopérative fromagère Jeune montagne. C’est par elle qu’elle a découvert l’agence Nos chères campagnes, spécialisée dans l’organisation de voyages sur mesure dans les campagnes de la « diagonale du vide ».

Fille d’un éleveur de Côte-d’Or, Éloïse Raillard a créé l’agence en novembre 2019. Cinq ans plus tard, elle a mis sur pied plus de 500 voyages dans tout l’Hexagone. « Notre ADN est de faire découvrir une France secrète et authentique, à travers des territoires ruraux méconnus, parfois dévalorisés, explique-t-elle, convaincue. On veut montrer toute la diversité de l’agriculture et tenter de casser certains clichés. »

Faire participer les visiteurs

Créer des voyages à la carte en fonction des envies des vacanciers et des disponibilités des agriculteurs peut se révéler être un casse-tête. Pour autant, Éloïse Raillard l’assure : « On ne demande pas aux paysans de changer leur quotidien, bien au contraire. C’est comme un moment de partage qui pourrait être naturel, sauf que personne n’ose pousser les portes d’une ferme. C’est avant tout une expérience à part entière, pour les uns comme pour les autres. »

Été comme hiver, il faut donc trouver des activités à partager. « Le plus souvent, et quelle que soit la saison, raconte Caroline Carette, nous expliquons chaque étape de notre production aux touristes en faisant le tour de la ferme, des champs à la cave naturelle où sont entreposés nos fromages. Et dans la mesure du possible, nous les faisons participer à la traite, à la transformation fromagère ou à la distribution du foin à nos 50 simmentals et aubracs. »

Au total, La Borie Haute ouvre ses portes de deux à trois heures. « Il y a très peu de choses à préparer pour les activités, il faut simplement choisir le jour où nous sommes les plus disponibles », précise l’éleveuse, mère de trois garçons. Quant à la rémunération, « nous avons convenu d’un forfait de 160 euros. Qu’il s’agisse de deux ou vingt-cinq visiteurs, les préparatifs restent les mêmes ».