Sur le gong, le gouvernement a officialisé par décret le nouveau mode de calcul des retraites agricoles qui s’applique pour les exploitants qui prendront leur retraite à compter du 1er janvier 2026 pour les nouveaux retraités. La publication au Journal officiel du 31 décembre 2025 d’un premier et d’un deuxième décret scelle la mise en œuvre de cette réforme qui fait converger le calcul des retraites des exploitants agricoles mais aussi de leurs conjoints collaborateurs et aides familiaux avec celui du régime général.
En passant d’un calcul sur l’intégralité de la carrière à une base sur les 25 meilleures années, la réforme vise à gommer l’impact des années à faibles revenus dans le calcul des pensions. « La réforme ne garantit pas nécessairement une hausse significative du montant de la retraite mais elle peut notamment bénéficier à ceux dont la carrière a connu des revenus fluctuants », prévient la Caisse centrale de la MSA sur son site. La MSA avait publié en novembre un simulateur de calcul de retraite prenant en compte cette évolution.
Un possible rappel de droits en 2028
La réforme ne vise que la retraite de base des exploitants et plus spécifiquement la retraite forfaitaire calculée selon la durée d’activité et l’année de naissance. La retraite proportionnelle comprise dans cette retraite de base et qui est basée sur des points obtenus tout au long de la carrière n’est pas concernée. Quant à la retraite complémentaire obligatoire (RCO), son calcul n’évolue pas, précise la MSA.
La réforme qui ne concerne pas les exploitants, qui ont déjà pris leur retraite avant le 1er janvier 2026, sera appliquée en deux temps. Des règles provisoires s’appliquent entre le 1er janvier 2026 et le 1er décembre 2027 avant la mise en place du calcul définitif au 1er janvier 2028. Concrètement, la pension sera calculée selon les règles actuelles en 2026 et 2027 avant un recalcul automatique en 2028 avec les nouvelles règles.
Si le nouveau calcul aboutit à ce moment-là à un résultat plus avantageux, la retraite sera augmentée et le retraité recevra un rappel correspondant à la différence entre les droits perçus depuis la date de départ à la retraite et la somme à laquelle il pouvait prétendre. Si le nouveau calcul vous est défavorable en revanche, le montant initial sera maintenu. Le retraité n’aura rien à rembourser. « C’est ce qu’on appelle la clause de sauvegarde : elle garantit que vous ne perdrez pas de droits », ajoute la MSA.
Si le nouveau calcul opéré en 2028 est plus favorable avant application des minima de pensions, l’avantage est acquis à une nuance près, souligne la MSA. « Si vous bénéficiez des minima de pension [N.D.L.R. : pension majorée de référence (PMR) et le complément différentiel de points de retraite complémentaire obligatoire (CD de RCO), ceux-ci seront recalculés, voire écrêtés en fonction de ce nouveau montant plus favorable et votre pension globale pourrait rester identique à celle liquidée en 2026 ».