Après l’avoir pris en main à sa sortie en 2023, l’équipe machinisme de La France agricole a rencontré un utilisateur du joystick de direction Ergosteer Fendt. Avec son père Denis, Maxime Brionnet est à la tête du Gaec de Sauxillanges, installé sur la commune éponyme dans le Puy-de-Dôme. L’activité de l’exploitation tourne majoritairement autour de l’élevage de blondes d’Aquitaine, mais elle possède aussi 220 hectares, répartis entre 180 hectares de pâtures et 50 hectares dédiés aux différentes cultures.

« Au moment de renouveler notre tracteur Fendt 514 »

« C’est dans ce cadre qu’au moment de renouveler notre Fendt 514, nous cherchions un tracteur polyvalent et confortable doté d’un chargeur. L’objectif était également d’épauler notre tracteur de tête au champ », indique Maxime. Leur choix s’est alors porté sur un Fendt 620 Vario PowerPlus. Ce dernier est arrivé sur la ferme en décembre 2024.

« Courant 2024, j’ai eu l’opportunité de découvrir la conduite avec un joystick à la place d’un volant, en essayant ce système sur un engin de TP en carrière, se souvient Maxime. J’ai trouvé ça intéressant et plutôt pratique. Donc, au moment de configurer le tracteur, nous avons choisi de prendre cette option. Le coût de 4 000 € ne nous paraissait pas aberrant au vu du gain de confort. »

La majorité des heures effectuées avec le Fendt 620 sont faites avec l'Ergosteer. (© P. Denis)

Une prise en main prudente

« Mon premier objectif quand le tracteur est arrivé, c’était de m’habituer au nouvel environnement de cabine, qui change radicalement. Mais en parallèle, je voulais également commencer à prendre en main l’Ergosteer pour le maîtriser rapidement. C’est ainsi que deux jours après l’arrivée du tracteur nous sommes allés charger du fumier dans l’épandeur directement aux champs. »

« Au début, je n’étais pas trop à l’aise donc les manœuvres n’étaient pas les plus rapides, ni les plus précises, décrit Maxime Brionnet. Mais à force de l’utiliser, j’ai gagné en confiance et en précision. À la ferme, je me suis également habitué à charger la mélangeuse uniquement avec l’ErgoSteer, sans toucher au volant. » Maxime et son père ont trouvé les premières utilisations ardues, car la sensibilité du braquage était vraiment trop brutale. Ils ont appris l’existence d’un réglage de la réactivité, qu’ils ont baissé au minimum.

Depuis, ce réglage n’a pas changé, car même au minimum, Maxime et son père trouvent la commande très sensible. Le levier possède un second réglage : il peut en effet fonctionner selon deux principes, avec ou sans retour automatique du levier en position zéro. « Je ne l’utilise qu’avec le retour automatique, car je trouve ça plus prudent et simple », explique Maxime.

Le joystick tombe sous la main et son utilisation est très simple. (© P. Denis)

Une utilisation très simple

« Au champ ou dans la cour de la ferme, le passage en mode joystick Ergosteer est très simple, estime-t-il. Je remonte mon volant et je passe l’avancement du tracteur en mode pédale. Il est possible de piloter la transmission avec le joystick il n’y a pas d’intérêt en manutention. Ensuite, je conduis avec la main droite sur l’Ergosteer et la gauche sur la commande du chargeur. Je gère le reste avec les pédales. C’est bien, mais ce n’est pas parfait. »

« Une fois assis, le système est très ergonomique. En revanche, la position du joystick devient gênante quand je suis amené à souvent descendre et monter du tracteur. C’est dû à l’espace entre la colonne de direction et le joystick qui n’est pas suffisant pour passer sans avoir à relever l’accoudoir de gauche. J’ai remarqué aussi que l’accoudoir est très proche du siège passager donc peut avoir tendance à le gêner. Je pense qu’une version démontable serait vraiment un plus. »

Lorsqu'il utilise le chargeur, l’éleveur laisse sa main droite sur le joystick dédié à l'hydraulique. (© P. Denis)

Maxime a acheté le Fendt 620 afin qu’il soit le plus polyvalent possible. L’Ergosteer sert donc pour la plupart des travaux réalisés sur l’exploitation. Il estime aujourd’hui que 70 % des heures effectuées avec ce tracteur l’ont été avec l’Ergosteer. Ainsi, dès qu’il est seul et dans un lieu propice, il utilise le joystick. Par exemple, sur la ferme, il s’en sert avec le chargeur pour remplacer occasionnellement le chargeur télescopique dans l’opération de remplissage de la mélangeuse.

Semer et labourer au joystick

Maxime Brionnet utilise aussi l’Ergosteer pour de nombreux travaux des champs, comme pour faucher, charger du fumier ou encore grouper les 3 800 balles carrées pressées par an sur la ferme. C’est d’ailleurs dans ce cas de figure qu’il atteint les limites du système, car au-dessus de 25 km/h l’Ergosteer n’est plus utilisable pour une question de sécurité.

Malgré cela, il préfère se limiter à 25 km/h, car il a remarqué les manœuvres effectuées avec l’Ergosteer étaient moins brusques qu’avec un volant. Le Fendt 620 sert aussi au labour et au semis. Dans ces cas-là, l’utilisation du joystick se révèle particulièrement agréable dans les fourrières, car le chauffeur n’a qu’à manipuler ce levier pour braquer, choisir son sens d’avancement et enfin activer ou désactiver l’autoguidage.

« Ce système me sert à travailler sans avoir à toucher mon volant. Néanmoins, pour les manœuvres les plus précises ou lorsqu’il y a quelqu’un à côté, je reprends le volant. C’est à la fois pour une question d’aisance, mais également de sécurité. Cela étant, je suis certain qu’en continuant à le manipuler, j’arriverais à être aussi à l’aise avec l’Ergosteer qu’avec un volant. »

Un interrupteur sur l'Ergosteer pilote l'activation de l'autoguidage. (© P. Denis)